Il lui est reproché d’avoir affiché publiquement son soutien à la tentative de putsch de dimanche, rapidement déjouée par les autorités.
Les autorités béninoises ont émis, vendredi 12 décembre, un mandat d’arrêt international à l’encontre de l’influenceur panafricaniste Kemi Seba. Il est accusé d’avoir publiquement soutenu la tentative de coup d’État survenue dimanche et rapidement mise en échec. Selon une source judiciaire béninoise, l’intéressé est poursuivi pour apologie d’atteinte à la sûreté de l’État et pour incitation à la rébellion. Le mandat a été délivré par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).
Dimanche matin, alors que des militaires mutins annonçaient à la télévision la chute supposée du président Patrice Talon, Kemi Seba avait diffusé une vidéo dans laquelle il saluait ce qu’il présentait comme «le jour de la libération» du Bénin.

Une localisation inconnue et des arrestations dans l’armée
À ce stade, les autorités ignorent le pays où se trouve Kemi Seba. La tentative de coup de force a été neutralisée dans la journée de dimanche, conduisant à l’arrestation de plusieurs militaires impliqués. Le principal instigateur présumé, le lieutenant-colonel Pascal Tigri, reste en fuite. De son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, Kemi Seba, 44 ans, dirige l’ONG Urgences panafricanistes. Il est connu pour ses prises de position virulentes contre la France et contre certains dirigeants africains considérés comme proches de Paris.
Une figure influente et controversée
Très actif sur les réseaux sociaux, Kemi Seba a environ 1,5 million d’abonnés. Franco-béninois de naissance, il a perdu sa nationalité française en 2024. Il affiche un soutien assumé aux régimes militaires issus de coups d’État dans le Sahel, opposés à l’influence française et perçus comme proches de la Russie. À ce titre, la junte au pouvoir au Niger lui a accordé un passeport diplomatique.
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Dans la vidéo publiée dimanche, il affirmait notamment que des «militaires patriotes» avaient procédé à l’arrestation du président Talon, une version des faits rapidement démentie par les autorités.
Des soupçons anciens de liens avec Wagner
En octobre 2024, Kemi Seba avait déjà été brièvement placé en garde à vue en France dans le cadre d’une enquête portant sur d’éventuelles relations avec le groupe paramilitaire russe Wagner. Il avait été relâché, mais l’enquête du parquet de Paris est toujours en cours.
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Il était notamment soupçonné d’entretenir des contacts avec une puissance étrangère susceptibles de porter atteinte aux intérêts fondamentaux de l’État français. Des documents révélés par plusieurs médias dans le cadre des « Wagner Leaks » avaient par ailleurs évoqué un soutien financier et logistique du groupe Wagner à certaines de ses activités en Afrique entre 2018 et 2019.
Notre Afrik avec AFP







