Selon le gouverneur de la BCEAO, Jean-Claude Kassi Brou, cette évolution reflète un assouplissement des conditions de financement, alors même que l’économie de l’Union reste dynamique.
La liquidité au sein du système bancaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a connu une nette amélioration sur un an pour atteindre environ 1700 milliards FCFA. L’annonce a été faite le 3 décembre 2025 par le gouverneur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), Jean-Claude Kassi Brou, à la clôture de la réunion du Comité de politique monétaire (CPM).
Un environnement de financement plus favorable
Cette progression traduit une détente des conditions de financement dans un contexte où l’activité économique demeure vigoureuse. Plusieurs facteurs macroéconomiques ont contribué à alléger la pression sur les banques commerciales, renforçant leur capacité d’intervention dans l’économie. Le gouverneur a souligné que la liquidité bancaire est désormais «abondante», un signe selon lui de la solidité du secteur financier, capable d’appuyer la dynamique économique régionale. Les crédits destinés au secteur privé ont d’ailleurs augmenté de 6 % sur un an, attestant que l’expansion économique dispose d’un soutien bancaire suffisant.
Une croissance économique parmi les plus robustes du continent
L’Union affiche l’une des croissances économiques les plus fortes d’Afrique, avec un PIB réel en hausse de 6,6 % au troisième trimestre. Cette performance est portée par une excellente campagne agricole, un rebond marqué des services, une industrie manufacturière dynamique et une envolée de la production d’hydrocarbures, qui a doublé pour dépasser les 240 000 barils par jour en 2025.
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La région a également profité de la progression des prix de l’or et du cacao, renforçant ses revenus d’exportation. L’amélioration des termes de l’échange a ainsi contribué à réduire les besoins de financement extérieur, un facteur qui, indirectement, soutient la liquidité globale du système bancaire.
Des signes concrets de détente sur le marché monétaire
Les dernières données de marché confirment cette embellie. Les taux marginaux des opérations de refinancement de la BCEAO ont reculé, passant de 5,5 % à environ 3,5-4 % entre juin et octobre 2025. Les montants injectés par la Banque centrale sont restés quasi inchangés, oscillant entre 7 900 et 8 100 milliards de FCFA par opération.
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Malgré une demande de refinancement toujours élevée, les banques semblent désormais mieux approvisionnées en liquidités, ce qui réduit la pression sur ces mécanismes d’appui.
Une inflation négative qui réduit les tensions sur la trésorerie
La chute de l’inflation, estimée à –1,3 % au troisième trimestre, a également joué un rôle majeur. Le recul des prix alimentaires et énergétiques, conjugué à une offre agricole interne solide et à une facture d’importation allégée, a permis aux établissements bancaires de maintenir des positions de trésorerie plus confortables. Selon la BCEAO, cette évolution a également renforcé la position extérieure de l’Union, consolidant les réserves et contribuant à la stabilité financière ainsi qu’au bon fonctionnement du marché monétaire.
