Jusqu’ici traités en 48 à 72 heures, les virements interbancaires seront désormais instantanés, 24h/24 et 7j/7 grâce au système PI-SPI.
À partir du mardi 30 septembre 2025, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) va officiellement mettre en service une plateforme interopérable de paiements instantanés, baptisée PI-SPI. Ce système ambitieux va permettre de relier, au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), l’ensemble des établissements financiers agréés comme les banques, les fintechs, les institutions de microfinance et les opérateurs de monnaie électronique.
L’objectif est d’accélérer, simplifier et démocratiser les transactions financières entre tous les acteurs, quels que soient les canaux utilisés. Que ce soit le compte bancaire, le portefeuille mobile ou l’argent électronique.
Une réponse à la fragmentation des services financiers
La PI-SPI ambitionne de mettre fin à cette fragmentation, en créant une infrastructure unique et partagée. Au cœur de ce dispositif, un switch centralisé, capable d’interconnecter toutes les institutions participantes. Plus besoin de passerelles spécifiques ou d’accords bilatéraux entre opérateurs pour assurer la compatibilité. Cette interopérabilité ouvre la voie à une multitude de services innovants, dont les transferts immédiats entre comptes bancaires et portefeuilles mobiles, les transactions entre réseaux de mobile money différents, les paiements marchands automatisés et le versement en temps réel de salaires, pensions ou aides sociales.
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Alors qu’un virement interbancaire dans la zone UEMOA pouvait jusqu’ici prendre de 48 à 72 heures, le système PI-SPI promet des transactions en temps réel, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Cette avancée représente une véritable révolution pour les utilisateurs, les entreprises et les services publics, qui bénéficieront d’un accès rapide aux fonds.
Inclusion financière, innovation et baisse des coûts
Au-delà de la rapidité, cette réforme apportera plusieurs bénéfices concrets. Il y a par exemple la réduction des frais pour les utilisateurs finaux, grâce à la simplification des circuits, l’accès élargi aux services financiers, même pour les personnes non bancarisées disposant d’un simple téléphone mobile et le stimulus pour l’innovation. Ici, les fintechs et les banques pourront bâtir de nouvelles offres plus inclusives et compétitives. Toutefois, des défis importants subsistent. L’intégration technique du système imposera des adaptations informatiques parfois coûteuses aux acteurs. De plus, la multiplication des flux numériques accroît les risques cybernétiques, à l’heure où les attaques informatiques se font plus sophistiquées.
Vers une transformation des modèles économiques
Le déploiement du PI-SPI pourrait également redistribuer les cartes dans le secteur des services financiers. Les modèles traditionnels de transfert d’argent, souvent plus lents et coûteux, pourraient perdre des parts de marché. Certains intermédiaires financiers, jusqu’ici bénéficiaires des inefficacités du système, verront leurs marges diminuer.
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Le lancement de la PI-SPI marque l’aboutissement d’un processus entamé dès janvier 2024, avec la publication de l’instruction 001-01-2024 par la BCEAO. Ce texte réglementaire oblige tous les prestataires de services de paiement à proposer des transactions instantanées, quel que soit le type de compte ou de canal utilisé.
