Les personnes interpellées font face à de graves poursuites, parmi lesquelles figurent des accusations de trahison, d’assassinat et d’atteinte à la sécurité de l’État.
Au Bénin, environ trente personnes, pour la plupart issues des forces armées, ont été placées en détention ce mardi 16 décembre. Elles avaient été interpellées dans le cadre de la tentative de coup d’État déjouée au début du mois de décembre, tandis que plusieurs mutins demeurent activement recherchés. Le 7 décembre, des militaires étaient apparus à la télévision nationale pour annoncer la destitution du président Patrice Talon. Cette tentative de prise de pouvoir a toutefois échoué le jour même, l’armée béninoise ayant repris le contrôle de la situation avec le soutien du Nigeria et de la France.
Des poursuites pour des faits particulièrement graves
L’échec du putsch s’est soldé par plusieurs morts, et certains insurgés, dont leur chef présumé, le lieutenant-colonel Pascal Tigri, restent en fuite. Lundi, une trentaine de suspects ont été présentés devant le procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), à Cotonou. À l’issue de leurs auditions, ils ont été placés sous mandat de dépôt mardi, selon des sources judiciaires.

Les mis en cause sont poursuivis pour des chefs d’accusation lourds, notamment «trahison», «assassinat» et «atteinte à la sûreté de l’État». Un important dispositif sécuritaire était déployé autour du tribunal au cours de ces audiences.
Un mandat international contre Kemi Seba
Dans le prolongement de cette affaire, les autorités béninoises ont également émis, vendredi, un mandat d’arrêt international contre l’influenceur panafricaniste Kemi Seba. Celui-ci est accusé d’avoir apporté son soutien à la tentative de coup d’État. Hors du territoire béninois, il est poursuivi pour «apologie de crimes contre la sûreté de l’État» et «incitation à la rébellion». Sur les réseaux sociaux, l’intéressé a affirmé vouloir «aller jusqu’au bout de ce combat».
📣 Ne manquez plus rien de l’actualité africaine en direct sur notre chaîne WHATSAPP
L’opposition également dans le viseur
Parallèlement, plusieurs figures de l’opposition ont été interpellées ces derniers jours. Chabi Yayi, fils de l’ancien président Thomas Boni Yayi, a été arrêté dimanche à son domicile, qui a fait l’objet d’une perquisition. Membre du parti Les Démocrates, dirigé par son père, il a été relâché lundi après son audition par la police judiciaire, tout en restant poursuivi dans le cadre de l’enquête, pour des raisons non précisées.
Lire : Bénin : des centaines de partisans du pouvoir dénoncent la tentative de coup d’État
Selon des sources proches du dossier, il demeure libre de ses mouvements mais est attendu de nouveau par les enquêteurs jeudi. De son côté, l’ancien ministre de la Défense et figure majeure de l’opposition, Candide Azannaï, a été interpellé vendredi. Les autorités n’ont pas confirmé si son arrestation est directement liée à la tentative de coup d’État, qu’il avait publiquement condamnée tout en dénonçant une possible «instrumentalisation» des événements à des fins politiques.
Notre Afrik avec AFP







