Côte d’Ivoire : la CEI menace de radier certains candidats

Côte d’Ivoire : la CEI menace de radier certains candidats

Invité sur le plateau de la RTI 1 le mardi 23 décembre 2025, le président de la Commission électorale indépendante, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, a pointé du doigt des agissements qu’il juge en violation des règles électorales et de nature à compromettre la transparence du vote.

À quelques jours des élections législatives prévues le samedi 27 décembre 2025, la tension monte d’un cran sur la scène politique. La Commission électorale indépendante (CEI) a tiré la sonnette d’alarme face à de graves irrégularités constatées au cours de la campagne électorale, ouverte depuis le 19 décembre et qui s’achève ce vendredi 26 décembre. Invité le mardi 23 décembre 2025 sur le plateau de la RTI 1, le président de la CEI, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, a dénoncé des pratiques qu’il qualifie de contraires à la loi électorale et susceptibles de fausser la sincérité du scrutin.

Des documents officiels falsifiés en pleine campagne

Parmi les cas les plus préoccupants évoqués, figure celui de la circonscription de Liliyo-Okrouyo. Selon le président de la CEI, un candidat recalé par le PDCI-RDA s’est présenté comme indépendant tout en utilisant des documents altérés, semant volontairement la confusion auprès des électeurs. Le mis en cause aurait reproduit le spécimen du bulletin de vote du candidat officiellement investi par le PDCI, en le modifiant pour laisser croire à une affiliation politique inexistante. Une manœuvre que la CEI assimile à une fraude caractérisée.

Téléchargez l’application pour ne rien rater de l’actualité

Pour l’organe électoral, la loi est sans ambiguïté. Le spécimen de bulletin étant un document officiel, toute modification constitue un faux et usage de faux, passible de sanctions prévues par l’article 311 du Code pénal. Ibrahime Coulibaly-Kuibiert a exigé l’arrêt immédiat de cette pratique et le retrait du matériel incriminé. «Il ne faut pas troubler l’esprit des citoyens», a martelé le président de la CEI, rappelant que le Code électoral interdit formellement toute similitude entre les symboles, sigles ou dénominations des candidats.

📣 Ne manquez plus rien de l’actualité africaine en direct sur notre chaîne WHATSAPP

Image du chef de l’État et moyens publics en cause

Au-delà des falsifications de documents, la CEI a recensé d’autres violations sur l’ensemble du territoire. Certaines affiches de campagne utiliseraient l’image du président de la République, une pratique strictement prohibée. L’institution a également relevé l’usage de véhicules administratifs à des fins électorales ainsi que la diffusion de fausses informations visant à discréditer des adversaires politiques. Face à ces dérives, la Commission prévient : si ces comportements persistent, plusieurs candidatures pourraient être invalidées à la veille du scrutin.

Lire : Centrafrique : une plateforme citoyenne mise en place pour le suivi des élections

Ultimatum avant la publication de la liste définitive

Le compte à rebours est lancé. Les candidats concernés disposent jusqu’au vendredi 26 décembre 2025 au matin pour retirer tout support de campagne frauduleux. Ce même jour, la Commission centrale de la CEI se réunira afin d’examiner chaque manquement constaté. «Le vendredi soir, une dernière liste des candidats sera rendue publique», a annoncé Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, précisant que les noms des contrevenants pourraient en être retirés. Outre la radiation, ces derniers s’exposent à des poursuites judiciaires et à des peines d’emprisonnement.

Abonnez vous à notre newsletter

Articles similaires

Get the app