Sénégal : une femme poursuivie pour exploitation humaine

Sénégal : une femme poursuivie pour exploitation humaine

Incarcérée sur décision judiciaire, la mise en cause, de nationalité étrangère, sera appelée à s’expliquer devant les tribunaux.

Une ressortissante étrangère a été présentée, mercredi dernier, au procureur de la République près le tribunal de grande instance de Kédougou. Elle est poursuivie pour association de malfaiteurs et traite de personnes à des fins d’exploitation sexuelle, à la suite d’une enquête menée par la police aux frontières. Cette procédure judiciaire fait suite au démantèlement partiel d’un réseau transnational impliqué dans l’exploitation de jeunes femmes originaires du Nigéria.

Sénégal : une femme poursuivie pour exploitation humaine

Trois jeunes Nigérianes secourues à Mouran

L’arrestation de la suspecte a été opérée par l’antenne régionale de la Division nationale de lutte contre le trafic de migrants (DNLT), rattachée à la Direction de la police aux frontières de Kédougou. Les forces de sécurité ont agi après avoir reçu une information signalant la présence suspecte de trois jeunes Nigérianes dans le village de Mouran. Les premières investigations ont permis d’établir que les victimes avaient été conduites au Sénégal sous couvert de propositions d’emplois dans le secteur de la restauration.

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Selon les éléments de l’enquête, une fois arrivées sur le territoire sénégalais, les jeunes femmes auraient été soumises à un rituel mystique visant à les maintenir sous emprise. Elles auraient ensuite été contraintes de s’acquitter d’une dette fictive liée à leur transport, évaluée à environ 1,5 million de francs CFA chacune, par le biais de la prostitution.

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Un réseau structuré entre trois pays

Les services de police indiquent que les victimes étaient retenues au domicile de la mise en cause, où elles étaient exploitées. Lors de son audition, la suspecte a reconnu l’existence d’un réseau organisé opérant entre le Nigéria, le Mali et le Sénégal. D’après ses déclarations, le recrutement était assuré depuis le Nigéria par un membre de sa famille, tandis que le convoyage des victimes était financé avec l’appui de complices basés au Nigéria et au Mali.

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La prévenue a également admis avoir perçu quotidiennement les revenus issus de la prostitution des victimes. Une partie de ces fonds, estimée à 700 000 francs CFA, aurait été transférée au Nigéria par chèque au porteur, tandis que le reste était utilisé à des fins personnelles.

Poursuites judiciaires et protection des victimes

Placée sous mandat de dépôt, la suspecte devra désormais répondre de ces faits devant la justice. Les trois jeunes femmes ont, pour leur part, été confiées aux services compétents pour leur protection et leur prise en charge sociale. Les autorités indiquent que les investigations se poursuivent afin d’identifier et d’interpeller l’ensemble des membres du réseau de traite des personnes.

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