D’après le dernier rapport de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), rendu public en décembre, les émissions de titres publics ont enregistré un niveau sans précédent sur la période allant de janvier à octobre.
Les États membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) ont fortement sollicité le marché financier régional en 2025, atteignant un niveau inédit de levées de fonds. Selon le rapport le plus récent de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), publié en décembre, les émissions de titres publics ont atteint un volume historique entre janvier et octobre.
Sur les dix premiers mois de l’année, les États de la sous-région ont mobilisé 5 272,8 milliards de francs CFA, soit environ 9,4 milliards de dollars, à travers les émissions de titres du Trésor. Il s’agit du niveau le plus élevé jamais enregistré sur le marché des titres publics de la CEMAC, illustrant l’ampleur des besoins de financement des économies de la zone.

Les obligations du Trésor en tête
Cette dynamique a été largement portée par les obligations assimilables du Trésor, qui ont représenté la plus grande part des émissions, avec 2 726,8 milliards de francs CFA. Les bons du Trésor assimilables ont, pour leur part, totalisé 2 546,0 milliards. Cette préférence pour les obligations reflète une volonté des États de s’orienter vers des financements à plus long terme, adaptés au financement des infrastructures et des projets structurants.
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Avec cette accélération des émissions, l’encours global de la dette sur le marché des titres publics de la CEMAC s’est établi à 9 315,9 milliards de francs CFA à fin octobre 2025. L’ensemble des six pays membres a participé à cette mobilisation exceptionnelle.
Le Gabon en tête des levées de fonds
Dans le détail, le Gabon se positionne comme le premier émetteur de la zone, avec 1 648,5 milliards de francs CFA levés sur la période. Il est suivi par le Congo, qui a mobilisé 1 531,8 milliards, et par le Cameroun, troisième avec 1 180,9 milliards. Le Tchad arrive ensuite avec 472,2 milliards, devant la Guinée équatoriale (323,2 milliards) et la République centrafricaine (116,1 milliards).
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Ce recours accru au marché financier régional s’inscrit dans un environnement macroéconomique marqué par une croissance modérée et des équilibres budgétaires encore fragiles. La croissance réelle de la CEMAC est estimée à 2,7 % en 2024, avec une amélioration attendue à 4,6 % en 2025. Le déficit budgétaire global de la zone s’est établi à -1,0 % du PIB en 2024, même si une légère amélioration est anticipée pour l’année suivante.
Financer les déficits et soutenir l’investissement
Face à la volatilité persistante des recettes pétrolières, les États de la CEMAC s’appuient de plus en plus sur le marché des capitaux pour couvrir leurs besoins de financement et soutenir l’investissement public. Une stratégie qui, si elle renforce la profondeur du marché régional, pose également la question de la soutenabilité de la dette à moyen terme.







