Cet outil a pour vocation de mettre à la disposition du public les procès-verbaux des bureaux de vote après la fin du dépouillement.
Une organisation de la société civile centrafricaine a présenté, vendredi 12 décembre à Bangui, une plateforme en ligne destinée à favoriser la transparence de l’élection présidentielle prévue le 28 décembre. L’outil permettra de rendre accessibles au public les procès-verbaux issus des bureaux de vote, une fois le dépouillement terminé.
Le pays s’apprête à organiser un scrutin d’envergure, marqué par un quadruple vote et l’élection d’un nouveau chef de l’État. Le président sortant, Faustin-Archange Touadéra, au pouvoir depuis 2016, est de nouveau candidat après la révision de la Constitution lui permettant de briguer un troisième mandat.

Une démarche d’information, non de proclamation
Lors d’une conférence de presse, Paul Crescent Béninga, directeur du Centre centrafricain de recherche et d’analyse géopolitiques (CCRAG), a tenu à clarifier les objectifs de l’initiative. «Il ne s’agit pas de proclamer un vainqueur», a-t-il insisté, rappelant que seules l’Autorité nationale des élections (ANE) et le Conseil constitutionnel sont habilités à centraliser les résultats et à annoncer l’issue du scrutin.
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Selon le politologue, la plateforme vise uniquement à publier progressivement les procès-verbaux afin de permettre aux citoyens de consulter les données officielles et de se forger leur propre lecture des résultats. Le projet s’inspire d’expériences similaires mises en œuvre au Sénégal et plus récemment au Cameroun.
Une réponse aux controverses électorales passées
Cette initiative intervient dans un contexte marqué par des accusations de fraudes lors des élections présidentielles de 2016 et de 2021, ainsi que par les difficultés rencontrées lors des recours électoraux faute de preuves documentées.
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Baptisée «Surveille ton vote», la plateforme repose sur la participation citoyenne. Toute personne disposant d’un procès-verbal pourra le transmettre via le site internet dédié, par courrier électronique ou à travers des applications de messagerie telles que WhatsApp ou Messenger. Les documents reçus feront l’objet de vérifications avant d’être publiés en ligne.
Une mobilisation citoyenne indispensable
Le CCRAG a sollicité l’Autorité nationale des élections afin de pouvoir déployer des observateurs affiliés à la plateforme dans certains bureaux de vote le jour du scrutin. Toutefois, le collectif reconnaît ne pas disposer des moyens financiers suffisants pour couvrir l’ensemble des près de 6 000 bureaux de vote du pays.
Pour pallier cette limite, les promoteurs du projet misent sur l’engagement des citoyens et sur la collaboration des partis politiques, tous informés de l’existence de la plateforme. Les formations politiques pourront ainsi transmettre les procès-verbaux remis à leurs représentants dans les bureaux de vote.
Notre Afrik avec AFP







