Huit pays unissent leurs voix pour demander la libération de l’avocat et militant burkinabè Me Guy Hervé Kam, incarcéré depuis plus d’un an à la prison militaire de Ouagadougou.
Dans une déclaration rendue publique ce jeudi 9 octobre, les juristes dénoncent une “détention illégale” et un “déni de justice” perpétrés sous le régime du capitaine Ibrahim Traoré. Le collectif, composé d’une vingtaine d’avocats originaires du Burkina Faso, du Tchad, du Niger, du Sénégal, du Mali, du Bénin, des Comores et de la France, estime que leur confrère est maintenu en prison sans aucune base légale.
“Nous assistons à une violation flagrante de l’État de droit. Me Kam est privé de liberté sans fondement juridique, en contradiction totale avec les principes de justice”, soulignent-ils.
Des décisions de justice ignorées
En juillet 2024, le tribunal militaire de Ouagadougou avait pourtant annulé la décision de détention, jugeant qu’aucun élément sérieux ne liait Me Kam aux accusations de “complot” et “association de malfaiteurs”. Malgré cette décision, il reste derrière les barreaux.
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L’avocat avait déjà été arrêté une première fois dans la nuit du 24 au 25 janvier 2024 à l’aéroport de Ouagadougou, puis détenu quatre mois dans les locaux de la sûreté d’État. Après plusieurs ordonnances de libération, confirmées par la justice, il avait recouvré la liberté le 29 mai, avant d’être de nouveau arrêté le lendemain. Depuis, il demeure emprisonné sans avoir été auditionné sur les faits reprochés, selon ses défenseurs.
Une figure engagée de la société civile
Âgé d’une cinquantaine d’années, Guy Hervé Kam est une figure emblématique du militantisme citoyen au Burkina Faso. Cofondateur du Balai citoyen, mouvement à l’origine de la chute du président Blaise Compaoré en 2014, il dirige également le mouvement Sens (Servir et non se servir) et a représenté la famille de Thomas Sankara, héros révolutionnaire burkinabè assassiné en 1987.
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Sous le pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, arrivé en septembre 2022, plusieurs ONG dénoncent une montée des arrestations arbitraires et une pression croissante sur les acteurs civiques et les médias.
Notre Afrik avec AFP