Aviation : le Togo intègre l’élite mondiale en sûreté aérienne

Aviation le Togo intègre l’élite mondiale en sûreté aérienne

Selon l’Organisation de l’aviation civile internationale, le pays a atteint un taux de conformité de plus de 90 % aux standards internationaux en matière de sûreté aérienne.

Le Togo vient d’accomplir un pas majeur dans l’univers de l’aviation civile. En septembre, le pays a reçu une reconnaissance officielle de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), le classant parmi les rares États affichant un niveau de conformité supérieur à 90 % aux normes mondiales de sûreté.

Une reconnaissance saluée à l’international

C’est à Montréal, lors de la 42ᵉ Assemblée de l’OACI, que cette distinction a été officiellement remise au colonel Idrissou Abdou Ahabou, directeur général de l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC-Togo). Ce dernier a salué une « victoire collective » et a souligné l’engagement du pays à maintenir et renforcer ce niveau d’exigence.

Cette reconnaissance s’inscrit dans un contexte de croissance constante du secteur aérien togolais. L’aéroport international de Lomé, déjà base d’opérations pour Asky Airlines et Ethiopian Airlines, a accueilli 1,5 million de passagers en 2024, soit une hausse de 6,2 % par rapport à l’année précédente. Sur les trois premiers mois de 2025, le trafic a encore progressé, atteignant 329 618 passagers, en hausse de 1,2 %. Côté fret, la dynamique est encore plus marquée avec une croissance de 11,5 %, tandis que les mouvements d’aéronefs ont augmenté de 7,8 % sur la même période.

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Entre le 25 février et le 6 mars 2025, l’OACI a réalisé à Lomé un audit dans le cadre de son programme USAP-CMA (Programme universel d’audit de la sûreté – Approche de suivi continu). Résultat : un taux de conformité supérieur à 90 %, un score qui positionne le Togo au 1ᵉʳ rang en Afrique de l’Ouest et du Centre, au 2ᵉ rang continental, juste derrière le Kenya (91 %), et au 3ᵉ rang mondial, aux côtés d’Israël (99 %).

Des investissements soutenus dans les infrastructures

Cette performance repose en grande partie sur une stratégie d’investissement continu. Après une première phase de modernisation en 2016, de nouveaux travaux d’extension sont en cours : agrandissement du terminal passagers, réaménagement de la zone sud, modernisation des installations de fret, et aménagement de deux nouveaux parkings pour avions gros porteurs, déjà achevés à 99 %. Ces chantiers, coordonnés par la Société aéroportuaire de Lomé-Tokoin (SALT), visent à positionner Lomé parmi les plateformes les plus performantes de la région. En décembre 2023, l’aéroport avait d’ailleurs organisé la première édition de la Semaine de la sécurité, un événement destiné à renforcer la culture de sûreté dans l’aérien.

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Selon les autorités, cette reconnaissance internationale est le fruit de plusieurs années de réformes structurelles. L’ANAC-Togo a notamment renforcé ses dispositifs de supervision, de contrôle et de formation du personnel, avec pour objectif de se conformer pleinement aux exigences internationales. L’enjeu est clair : asseoir la crédibilité du Togo dans un secteur hautement compétitif, où d’autres capitales ouest-africaines comme Abidjan, Accra ou Dakar ambitionnent elles aussi d’être des hubs majeurs. « Ce certificat envoie un message fort aux partenaires techniques et financiers », a déclaré un haut responsable du secteur.

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