Une recherche menée au Kenya, en Ouganda et en Afrique du Sud révèle que le traitement injectable CAB LA + RPV LA, administré tous les deux mois, est sécurisé, bien supporté et largement apprécié par les personnes vivant avec le VIH.
Après douze mois de suivi, les chercheurs ayant mené une étude au Kenya, en Ouganda et en Afrique du Sud indiquent que le traitement injectable bimensuel CAB LA + RPV LA est sûr, bien toléré et apprécié des personnes vivant avec le VIH. Ils constatent également une meilleure adhésion thérapeutique et envisagent une possible baisse de la mortalité liée au virus.
L’essai IMPALA
D’après l’Agence de Presse Africaine, l’évaluation, baptisée IMPALA, repose sur un essai randomisé et contrôlé de 24 mois. Le projet a été mis en œuvre avec le soutien du Conseil de la recherche médicale et de l’Institut ougandais de recherche sur les virus, responsable de la coordination scientifique. Il est parrainé par la London School of Hygiene & Tropical Medicine, tandis que le financement est assuré par les laboratoires Janssen de Johnson & Johnson.

Les participants recrutés présentaient une charge virale non maîtrisée depuis deux ans malgré un traitement antirétroviral standard, révélant d’importantes difficultés d’observance. L’objectif était de déterminer si un traitement injectable à libération prolongée pouvait remplacer efficacement la prise quotidienne d’un comprimé.
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Une innovation dans un contexte mondial fragile
Les chercheurs rappellent que cette avancée intervient alors que la lutte contre le VIH demeure délicate. En 2024, l’Organisation mondiale de la santé estimait que 40,8 millions de personnes vivaient avec le virus, tandis que 1,3 million de nouvelles infections et 630 000 décès liés au sida étaient enregistrés. Pour de nombreux patients, en particulier les jeunes et les populations vulnérables, avaler un comprimé chaque jour reste un défi, malgré l’efficacité reconnue des traitements antirétroviraux.
Des résultats équivalents au traitement oral standard
Les conclusions de l’étude indiquent que le protocole CAB LA + RPV LA offre une efficacité comparable au traitement oral à base de dolutégravir (TLD). En remplaçant les prises quotidiennes par deux injections par mois, le schéma thérapeutique facilite l’observance et améliore la qualité de vie des patients.
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Pour la Dr Loice Ombajo, spécialiste des maladies infectieuses et chercheuse principale pour le Kenya, cette approche constitue une véritable avancée : «le traitement injectable réduit la contrainte des comprimés quotidiens, facilite le suivi thérapeutique et contribue à prévenir les décès liés au VIH».
Une avancée compatible avec les objectifs 95-95-95
Selon la Dr Ombajo, les résultats d’IMPALA montrent qu’une transformation de la prise en charge est non seulement envisageable, mais d’ores et déjà accessible. L’innovation des traitements injectables pourrait ainsi accélérer la progression vers les objectifs 95-95-95 fixés par l’ONUSIDA pour 2030. Elle rappelle également l’appel formulé lors de la Journée mondiale de lutte contre le sida. «Le thème ‘surmonter les perturbations, transformer la riposte au sida’ nous invite à rester déterminés et solidaires. Des études comme IMPALA démontrent que l’innovation peut revitaliser la lutte contre le VIH et garantir qu’aucune personne vivant avec le virus ne soit laissée pour compte», déclare le Dr Ombajo.







