Cette modification de la Constitution instaure un mandat présidentiel porté à sept ans, pouvant être reconduit sans aucune limite, tout en introduisant des changements sur divers autres aspects du texte fondamental.
Le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno a entériné, le mercredi 8 octobre 2025, la version révisée de la Constitution adoptée le 3 octobre par le Congrès. Cette réforme fondamentale ouvre la voie à un mandat présidentiel allongé à sept ans, désormais renouvelable indéfiniment, et modifie plusieurs autres dispositions de la Loi fondamentale.

La signature de cette loi constitutionnelle a été officialisée lors d’une cérémonie protocolaire tenue au Palais Toumaï, siège de la présidence. L’événement s’est déroulé en présence du Premier ministre, des hauts responsables des institutions nationales, de la ministre secrétaire générale du gouvernement ainsi que de plusieurs conseillers du chef de l’État. Cette promulgation intervient seulement cinq jours après le vote massif en faveur du texte par les membres du Congrès.
Un changement majeur du cadre politique
La nouvelle Constitution autorise également le chef de l’État à participer activement à la vie d’un parti politique, supprimant ainsi l’obligation de neutralité politique imposée dans la précédente version.
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Pour certains députés de l’opposition et de la société civile, cette réforme semble taillée sur mesure pour renforcer le pouvoir personnel du président Déby. Le député Béral Mbaikoubou a notamment critiqué ce qu’il considère comme un « passage en force », estimant que la révision a été dictée par les ambitions du chef de l’État, plutôt que par l’intérêt général.
Un vote sans appel du Congrès
Sur les 257 parlementaires ayant siégé lors du Congrès, 236 ont soutenu la réforme, 3 se sont abstenus, et aucun n’a exprimé d’opposition. Cette large approbation a permis l’entrée en vigueur de la révision constitutionnelle qui institue officiellement la Vᵉ République.
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Cependant, les représentants de l’opposition ont choisi de boycotter le vote en quittant l’assemblée avant le scrutin. Leur chef par intérim, le sénateur Mbaigolmem Sébastien, a dénoncé ce qu’il qualifie de « verrouillage institutionnel et électoral », affirmant que la majorité parlementaire avait « sacrifié le Tchad » en permettant une présidence sans limite de durée.








