S’exprimant par visioconférence lors d’un sommet régional convoqué par le président ougandais Yoweri Museveni, dimanche 21 décembre, le chef de l’État congolais a affirmé que des éléments armés restent présents dans la ville et ses environs.
Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a affirmé dimanche 22 décembre que les combattants du M23 n’avaient pas quitté la ville d’Uvira, située à la frontière orientale du pays. Cette déclaration intervient alors que l’Alliance Fleuve Congo (AFC), coalition armée comprenant le M23, avait annoncé quelques jours plus tôt avoir entamé un retrait de la localité, à la suite d’une requête des États-Unis, médiateurs des discussions de paix.
Un retrait jugé non conforme à la réalité du terrain
Prenant la parole par visioconférence lors d’un sommet régional convoqué par le président ougandais Yoweri Museveni, Félix Tshisekedi a estimé que cette annonce ne reflétait pas la situation observée sur le terrain. Selon lui, des éléments armés demeurent présents dans la ville et ses alentours, certaines positions clés restent occupées et la population continue de subir des violences. «Un retrait qui n’est ni constaté, ni vérifié, ni suivi par le retour effectif des forces régulières ne saurait être considéré comme crédible», a martelé le chef de l’État congolais, insistant sur la nécessité d’actes concrets pour garantir la fiabilité du processus de paix.
📣 Ne manquez plus rien de l’actualité africaine en direct sur notre chaîne WHATSAPP
Mobilisation régionale pour une paix durable
À l’issue de la rencontre, le président ougandais Yoweri Museveni s’est dit encouragé par l’engagement des dirigeants de la région en faveur d’une stabilité durable dans les Grands Lacs. Dans le même esprit, le ministre d’État ougandais chargé de la Coopération régionale, John Mulimba, a annoncé que les présidents kényan William Ruto et zimbabwéen Emmerson Mnangagwa, respectivement à la tête de l’EAC et de la SADC, ont été désignés pour coordonner la mise en œuvre des initiatives de paix existantes.
Lire : RD Congo : le mandat de la force de maintien de la paix de l’ONU prolongé d’un an
Vers une vérification indépendante sur le terrain
Les autorités régionales ont souligné l’importance de procéder à une vérification impartiale des déclarations de retrait, tant du côté du M23 que du gouvernement congolais. Uvira, prise par les rebelles le 10 décembre après plusieurs jours de combats, reste un point névralgique du conflit. Le M23 présente son retrait annoncé comme un « geste de confiance », mais les responsables régionaux estiment qu’une force neutre devrait être déployée pour en contrôler l’effectivité.
