L’économiste vient de dévoiler son nouvel ouvrage, intitulé « Du franc CFA à l’Afrix : la nécessaire refonte du Fonds Monétaire Africain », paru aux éditions L’Harmattan, dans un contexte où les débats autour du franc CFA n’ont jamais été aussi vifs, tant dans les cercles politiques qu’économiques africains.
À travers une analyse rigoureuse et solidement documentée, René Anatole Obam Nlong explore les origines du franc CFA, ses faiblesses structurelles ainsi que les enjeux symboliques et politiques qui l’entourent. Bien que cette monnaie continue d’inspirer une certaine confiance auprès des marchés financiers et d’une partie des populations, elle reste profondément associée à l’histoire coloniale et à la domination économique française sur le continent africain.

Une réflexion approfondie sur l’avenir monétaire de l’Afrique centrale
Dans son ouvrage, René Anatole Obam Nlong identifie les « péchés originels » du franc CFA : son acronyme initial chargé de connotations coloniales, le choix d’un régime de change fixe ancré à l’euro, la garantie de convertibilité assurée par le Trésor français, ainsi que la participation de la France aux organes de gouvernance monétaire régionaux. Autant d’éléments qui nourrissent une contestation croissante, dépassant le cadre technique pour toucher aux aspirations profondes d’émancipation économique, de souveraineté et de dignité politique.

Cependant, loin de se limiter à la critique, l’auteur propose des pistes concrètes pour accompagner une transition ordonnée et viable. Il insiste sur la nécessité d’un consensus politique solide entre les États de la zone CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale), préalable indispensable à toute réforme ambitieuse. Parmi ses propositions : un changement du régime de change, une gestion souveraine des réserves de devises, et une refonte des instances de gouvernance monétaire pour les rendre véritablement africaines.
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René Anatole Obam Nlong étend également sa réflexion à la volatilité chronique des monnaies africaines, soulignant que la création effective et le renforcement d’un Fonds Monétaire Africain (FMA) constitueraient une réponse stratégique aux défis économiques du continent. Cette proposition s’inscrit dans une dynamique plus large de recomposition du système économique mondial, marquée par la dédollarisation progressive et les mutations profondes des équilibres monétaires internationaux.
Un auteur au parcours remarquable
Économiste de formation, spécialiste reconnu des politiques économiques, de l’économie du développement et de l’intelligence économique, René Anatole Obam Nlong est diplômé de l’Université de Yaoundé, de l’Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC), du Centre d’Études et de Recherches sur le Développement International (CERDI) de l’Université d’Auvergne, ainsi que de l’ESIEE-Paris.
Son parcours professionnel l’a conduit à exercer de hautes responsabilités auprès de figures internationales de premier plan telles que Boutros Boutros-Ghali aux Nations Unies, Abdou Diouf à l’Organisation internationale de la Francophonie, et Dr. Akinwumi A. Adesina à la Banque Africaine de Développement. En parallèle de ses engagements institutionnels, il a enseigné l’intelligence économique à l’ESIEE-Paris et à l’Université de Yaoundé II.
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Auteur de plusieurs ouvrages et études sur les politiques publiques, les énergies propres et les marchés publics, il poursuit aujourd’hui ses recherches sur les grandes mutations économiques, aussi bien à l’échelle mondiale qu’africaine.
Avec « Du franc CFA à l’Afrix », René Anatole Obam Nlong livre une contribution majeure au débat sur l’avenir monétaire africain, en appelant à une approche pragmatique, concertée et tournée résolument vers l’avenir.







