La ministre de la Justice, Yassine Fall, a expliqué devant les députés, le jeudi 11 décembre, que cette mesure découle d’un manque de réciprocité dans l’application de l’accord bilatéral entre les deux pays.
Le gouvernement sénégalais a décidé de suspendre toutes les extraditions vers la France. L’annonce a été faite par la ministre de la Justice, Yassine Fall, devant les députés le jeudi 11 décembre. Elle a expliqué que cette mesure découle d’un défaut de réciprocité dans l’application de l’accord bilatéral liant les deux pays.

Un déséquilibre dans la coopération judiciaire
Selon la ministre, la France a adressé au Sénégal 19 demandes d’extradition en 2024. Sur ce total, trois personnes ont été remises aux autorités françaises, quatre demandes ont été rejetées et dix autres restent sans suite. Yassine Fall rappelle également que le Sénégal n’extrade jamais ses propres ressortissants, qu’ils soient uniquement Sénégalais ou détenteurs d’une double nationalité. Deux des dossiers concernent d’ailleurs des citoyens sénégalais que Paris refuse jusqu’à présent de livrer à Dakar, malgré les requêtes officielles formulées par le gouvernement sénégalais.
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Le principe de réciprocité au cœur de la décision
La ministre souligne que l’accord d’extradition repose sur un fondement clair : une coopération mutuelle. Si l’une des parties ne respecte pas ses obligations, l’autre peut en tirer les conséquences. «Nous avons décidé de suspendre toute extradition vers la France tant que ce pays n’aura pas donné suite à nos demandes», a affirmé Yassine Fall.
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Actuellement, la France réclame toujours la remise de douze individus. Dakar précise que les personnes poursuivies pour des infractions graves sont interpellées et jugées au Sénégal, mais qu’aucune extradition ne sera effectuée tant que les divergences ne seront pas résolues.
Dakar veut faire respecter ses intérêts
En justifiant cette suspension, la ministre a insisté sur la volonté du Sénégal de défendre ses droits et de rappeler que les accords internationaux ne sont viables que s’ils sont appliqués de manière équitable par les deux pays. Le gouvernement sénégalais souhaite ainsi réaffirmer le principe d’égalité dans la coopération judiciaire et mettre fin à un fonctionnement jugé déséquilibré.







