Sur les antennes de la télévision nationale Télé Sahel, le général Abdourahamane Tiani a rappelé la détermination du Niger à reprendre entièrement la maîtrise de ses richesses naturelles.
Le gouvernement militaire nigérien a annoncé au soir du dimanche 30 novembre la mise en vente sur le marché international de l’uranium extrait par la Société des mines de l’Aïr (Somaïr). Cette entreprise, jadis contrôlée majoritairement par le géant français Orano, avait été nationalisée en juin dernier par les autorités de Niamey, scellant un tournant stratégique dans la gestion des ressources du pays.

Une décision politique
L’exploitation de l’uranium est devenue l’un des principaux points de friction entre la junte arrivée au pouvoir après le coup d’État de juillet 2023 et l’ancienne puissance coloniale française. Les autorités nigériennes affichent désormais leur volonté de s’affranchir de Paris et de diversifier leurs partenariats, notamment vers la Russie ou l’Iran. Moscou avait d’ailleurs exprimé, en juillet, son intérêt pour l’exploitation de l’uranium nigérien.
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Le Niger dispose librement de ses richesses
À la télévision publique Télé Sahel, le général Abdourahamane Tiani, a réaffirmé la volonté du pays d’exercer pleinement sa souveraineté sur ses ressources naturelles. Selon les propos rapportés, le Niger revendique «le droit légitime de disposer de ses richesses et de les vendre à tout acheteur, selon les règles du marché, en toute indépendance». La mise sur le marché international de la production de la Somaïr s’inscrit dans cette logique de reprise en main totale.
Orano mise sur l’arbitrage international
Face aux décisions unilatérales de Niamey, Orano a multiplié les recours devant des instances internationales. Fin septembre, l’entreprise avait annoncé avoir obtenu une première décision favorable concernant la Somaïr : un tribunal arbitral avait ordonné au Niger de ne pas commercialiser l’uranium déjà extrait sur le site, estimé à environ 1 300 tonnes de concentré, pour une valeur approchant les 250 millions d’euros.
Lire : Niger : le gouvernement crée deux sociétés pour gérer la production d’or et d’uranium
Un acteur clé du marché mondial
Malgré les tensions politiques, le Niger demeure un producteur non négligeable d’uranium. Selon l’Agence d’approvisionnement d’Euratom (ESA), le pays représentait 4,7 % de la production mondiale d’uranium naturel en 2021. En plaçant désormais sa production sur le marché international, Niamey entend redéfinir sa place dans un secteur hautement stratégique, au moment où la demande mondiale en combustible nucléaire reste soutenue.
Notre Afrik avec AFP







