Sénégal : Sonko rejette la restructuration de la dette souhaitée par le FMI

Sénégal : Sonko rejette la restructuration de la dette souhaitée par le FMI

La déclaration du Premier ministre sénégalais survient après une mission du FMI à Dakar, qui s’est conclue le 6 novembre sans nouvel accord de financement.

Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a exclu samedi 8 novembre toute possibilité de restructuration de la dette publique, considérant qu’une telle mesure, suggérée par le Fonds monétaire international (FMI), serait une «humiliation» pour le Sénégal. L’annonce a été faite lors d’un rassemblement du Pastef à Dakar, où le chef du gouvernement a dénoncé la «dette cachée» laissée par l’administration précédente. Il a assuré que le pays honorerait ses engagements financiers sans effacement ni rééchelonnement. «Ce que nous demandent nos partenaires, c’est de restructurer cette dette abyssale. Mais nous avons été clairs : il n’en est pas question. Ce serait une humiliation pour notre peuple», a affirmé Sonko, invoquant «l’honneur et la dignité du Sénégal».

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La déclaration survient après une mission du FMI à Dakar, qui s’est conclue le 6 novembre sans nouvel accord de financement. Selon l’institution, la dette totale du pays, incluant les entreprises publiques, représentait 132 % du PIB fin 2024, avec environ 4 % d’arriérés domestiques.

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Le FMI a également exprimé des doutes sur la faisabilité des projections budgétaires du Plan de redressement économique et social (PRES) lancé cette année. Alors que les recettes fiscales ont historiquement augmenté de 10 % par an entre 2019 et 2025, le gouvernement prévoit une hausse de 31 % dès 2026 et une croissance annuelle moyenne de 15 % sur 2025-2028 grâce à de nouvelles taxes sur les jeux d’argent, le tabac, l’alcool, les transferts d’argent et les paiements en espèces.

Vers la souveraineté financière

Ousmane Sonko défend une approche basée sur les ressources nationales. En août, il avait présenté un plan de relance visant à financer 90 % des investissements publics par les ressources internes, affirmant que «le Sénégal est un pays digne. Nous ne voulons pas être traités comme un État défaillant. Nous honorerons nos obligations avec nos propres moyens.»

Lire : Sénégal : le FMI félicite les avancées dans la gestion de la dette publique

Cette stratégie sera testée dans les jours à venir, alors que les obligations sénégalaises en devises subissent une pression accrue sur le marché secondaire. Les investisseurs suivent de près deux échéances cruciales : l’adjudication régionale du 14 novembre et la révision de la notation par Standard & Poor’s prévue le 16 novembre.

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