Dans un communiqué publié mardi 14 octobre, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a réagi à la sortie du candidat du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), Issa Tchiroma Bakary, qui s’est proclamé vainqueur du scrutin présidentiel du 12 octobre.
Le membre du gouvernement y dénonce une « violation du code électoral » et met en garde contre toute tentative de perturber le processus en cours.
Un acte jugé contraire à la loi électorale
Selon le communiqué du MINAT, la déclaration du candidat du FSNC constitue une infraction aux dispositions de l’article 137 du Code électoral, qui confère au seul Conseil constitutionnel la compétence de proclamer les résultats définitifs de l’élection présidentielle. Paul Atanga Nji estime que cette initiative unilatérale « porte atteinte à la sérénité du processus électoral » et appelle à la responsabilité des acteurs politiques dans l’attente des résultats officiels.
Un avertissement contre les dérives
Le ministre indique que ses services avaient déjà mis en garde, dès le 10 octobre, contre des intentions prêtées à certains acteurs politiques de proclamer des résultats anticipés à travers des canaux non officiels. Il considère que de telles initiatives pourraient alimenter la confusion et compromettre l’ordre public.
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Sans citer de mesures précises, Paul Atanga Nji a rappelé que « la loi s’appliquera dans toute sa rigueur » en cas de trouble à la paix publique, tout en soulignant que le gouvernement reste déterminé à garantir le bon déroulement de la suite du processus électoral.
Le gouvernement réaffirme sa confiance dans les institutions
Le communiqué réaffirme également la confiance du gouvernement dans le dispositif électoral en place. Il rappelle que la Commission nationale de recensement général des votes procède actuellement à la compilation des procès-verbaux, avant leur transmission au Conseil constitutionnel. « Le processus suit son cours normal et rien ne saurait justifier une proclamation anticipée des résultats », précise le texte.

Les observateurs saluent le climat général du scrutin
Pour appuyer sa position, le MINAT souligne que 5 575 observateurs nationaux et internationaux ont été accrédités et déployés sur l’ensemble du territoire. Selon le communiqué, la majorité d’entre eux ont noté que le vote du 12 octobre s’est déroulé « globalement dans le calme », les irrégularités relevées çà et là n’étant « pas de nature à remettre en cause la sincérité du scrutin ».
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Un climat politique sous tension contenue
Si le ton du gouvernement se veut ferme, il traduit aussi la vigilance des autorités face à une période sensible. La sortie du candidat Issa Tchiroma intervient alors que les opérations de centralisation des votes se poursuivent dans les différentes commissions départementales et régionales. En attendant la décision du Conseil constitutionnel, le mot d’ordre reste à l’apaisement, dans un contexte où la stabilité du pays demeure au cœur des préoccupations.