Selon les dirigeants, l’objectif est d’encourager la transformation locale, de créer davantage de valeur ajoutée sur le continent et de développer une filière minière durable et résiliente.
Après plusieurs décennies d’exploitation non équitable de ses ressources naturelles par des puissances étrangères, l’Afrique amorce un tournant stratégique. Les pays du continent envisagent la création d’une alliance qui regroupe les États producteurs de minéraux critiques, essentiels à la transition énergétique mondiale. Cette initiative figure dans un projet de déclaration publié à l’issue du récent sommet régional sur le climat.
Le continent africain détient une part importante des réserves mondiales de métaux stratégiques, tels que le cobalt, le lithium, le cuivre ou encore le coltan, autant de ressources vitales pour les technologies vertes et numériques. Longtemps dominé par des intérêts chinois, ce secteur suscite désormais l’intérêt renouvelé des pays occidentaux, désireux de réduire leur dépendance vis-à-vis de Pékin.
Une stratégie commune pour les « minéraux verts »
Dans le texte de la déclaration, les dirigeants africains, en collaboration avec la Commission de l’Union africaine (UA), affirment leur intention de soutenir la mise en place d’un cadre régional de coopération autour de l’exploitation de ces ressources stratégiques. L’objectif est d’encourager la transformation locale, créer davantage de valeur ajoutée sur le continent, et développer une filière minière durable et résiliente.
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Baptisée « stratégie africaine pour les minéraux verts », cette coalition serait, selon l’UA, un levier de développement économique ancré dans la lutte contre le changement climatique. Les détails concrets du projet restent à préciser.
L’Afrique toujours en attente de financement climatique
Par ailleurs, l’Union africaine appelle à des engagements financiers internationaux plus ambitieux pour répondre aux besoins criants du continent en matière d’adaptation climatique et de développement durable. Mahamoud Ali Youssouf, président de la Commission de l’UA, a réitéré cette demande en soulignant l’injustice climatique que subit le continent. Il a rappelé que bien que l’Afrique ne représente que 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, elle subit de plein fouet les effets du dérèglement climatique.
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Selon une récente étude conjointe de l’ONG Oxfam et de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), les pays membres de cette organisation régionale d’Afrique de l’Est, comprenant entre autres l’Éthiopie, le Kenya et l’Ouganda, n’ont reçu en moyenne que 1,7 milliard de dollars par an entre 2013 et 2022 sous forme d’aide climatique nette. Ce montant est largement en deçà des besoins, estimés à près de 42 milliards de dollars par an pour financer leurs plans d’action nationaux sur le climat d’ici à 2030, soit un écart de 96 %.
Notre Afrik avec AFP