Selon le rapport annuel de l’ONG Caminando Fronteras, cette situation s’explique par des politiques migratoires axées sur le contrôle des frontières, au détriment des opérations de recherche et de sauvetage.
Malgré une baisse des tentatives de traversée vers l’Espagne, l’année 2025 s’est révélée particulièrement meurtrière pour les migrants aux frontières entre l’Afrique et l’Europe. D’après le rapport annuel de l’ONG Caminando Fronteras, au moins 3 090 personnes ont perdu la vie dans 303 tragédies recensées jusqu’au 15 décembre, faisant de cette zone l’une des routes migratoires les plus dangereuses au monde.
Le document souligne un paradoxe inquiétant : la diminution des départs n’a pas entraîné une baisse des décès. Au contraire, le risque de mourir en mer s’est accru. Pour l’ONG, cette situation résulte de politiques migratoires privilégiant le contrôle des frontières au détriment des opérations de recherche et de sauvetage, souvent tardives ou inexistantes face à des embarcations en détresse.

Des routes toujours plus périlleuses
La route algérienne de la Méditerranée occidentale concentre une grande partie des naufrages, tandis que la route mauritanienne de l’Atlantique demeure la plus létale, avec plus de 1 300 victimes recensées. De nouveaux itinéraires, notamment depuis la Guinée, ont également émergé, exposant femmes et enfants à des traversées de plus de dix jours en haute mer.
📣 Ne manquez plus rien de l’actualité africaine en direct sur notre chaîne WHATSAPP
L’externalisation des frontières en cause
Caminando Fronteras pointe du doigt l’externalisation des politiques migratoires européennes, qui transforme plusieurs pays africains en remparts contre l’immigration. Selon l’ONG, cette stratégie s’accompagne de violations répétées des droits humains, de refoulements et d’une criminalisation croissante des migrants et des acteurs de solidarité.
Lire : Guinée : quand la migration laisse des familles sans nouvelles
Face à ce bilan alarmant, l’ONG réclame des enquêtes indépendantes, davantage de transparence et une refonte des protocoles de secours en mer. Elle appelle les autorités européennes et africaines à mettre fin à ce qu’elle qualifie de «nécrofrontières», où la mort des migrants ne suscite ni réponse adéquate ni responsabilité politique.








