Le plan d’investissement officialisé par le milliardaire nigérian couvre les secteurs du ciment, de l’énergie et du transport pétrolier.
L’annonce a été faite à Harare, le 12 novembre 2025, à l’issue d’une rencontre entre le patron du groupe Dangote et le président Emmerson Mnangagwa. Cet accord marque le retour du conglomérat nigérian dans le pays, dix ans après un premier projet avorté en 2015 en raison des lourdeurs administratives et de l’instabilité réglementaire.
Selon les termes du protocole d’accord signé, cette initiative s’inscrit dans la Vision 2030 du Zimbabwe, qui vise à transformer le pays en une économie émergente et autosuffisante. «Le président Mnangagwa a redressé l’économie. Cela nous a vraiment donné la confiance que c’est le bon moment pour venir investir», a déclaré Aliko Dangote, cité par Bloomberg. Le groupe nigérian entend ainsi renforcer sa présence en Afrique australe tout en contribuant à la relance économique du Zimbabwe.

Un projet industriel d’envergure régionale
Le plan d’investissement repose sur trois axes majeurs. Le premier concerne la construction d’une cimenterie d’une capacité annuelle de 1,5 million de tonnes, destinée à réduire la dépendance du pays aux importations et à soutenir les grands projets d’infrastructures. Le second volet prévoit la mise en place d’une centrale thermique au charbon, capable d’alimenter les opérations industrielles du groupe tout en renforçant la sécurité énergétique nationale. Enfin, le troisième pilier consiste en la construction d’un oléoduc transfrontalier reliant le port de Walvis Bay en Namibie à Bulawayo, au Zimbabwe, sur une distance d’environ 2 200 kilomètres via le Botswana. Cet ouvrage stratégique permettra de réduire les coûts logistiques et de sécuriser l’approvisionnement énergétique du pays et de ses voisins.
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Au-delà de ces infrastructures industrielles, le Dangote Group prévoit la création de centres logistiques et de stockage, de plateformes de distribution et de dépôts régionaux pour optimiser la chaîne d’approvisionnement et stimuler les échanges intra-africains. Ce projet d’envergure devrait également générer plusieurs milliers d’emplois directs et indirects, notamment pour les jeunes, tout en dynamisant les petites et moyennes entreprises locales impliquées dans la construction, la logistique et la fourniture de matériaux.
Le gouvernement zimbabwéen a assuré qu’il offrirait un environnement favorable à la réalisation du projet, en simplifiant les procédures administratives, en garantissant la sécurité juridique des investissements étrangers et en accordant certaines incitations fiscales. Pour Emmerson Mnangagwa, cet accord symbolise «le retour de la confiance et de la croissance», après plusieurs années de turbulences économiques.
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Pour les observateurs, cet engagement d’Aliko Dangote constitue l’un des investissements privés les plus importants de l’histoire récente du Zimbabwe. Il confirme la volonté du pays d’attirer à nouveau les capitaux étrangers et de renforcer sa base industrielle, tout en diversifiant ses sources d’énergie et en intégrant davantage les réseaux commerciaux régionaux.
Ainsi, au-delà d’un simple partenariat économique, cette initiative représente un pari stratégique sur l’avenir du Zimbabwe, un pays qui cherche à se réinventer à travers l’industrialisation, la stabilité et la coopération panafricaine.







