Alors que l’usage mondial de la cigarette recule, de nouveaux produits sans combustion apparaissent comme des solutions crédibles. L’Afrique, en retard, peut amorcer le virage avec des politiques adaptées, un dialogue ouvert et un accès élargi.
Dans la lutte contre le tabagisme, une révolution discrète est en marche. Loin des hôpitaux ou des campagnes choc, ce changement passe par des habitudes de consommation transformées. De plus en plus de fumeurs délaissent la cigarette classique au profit d’alternatives sans fumée : tabac chauffé, cigarettes électroniques ou sachets de nicotine à glisser sous la lèvre.
Ces produits, bien que non dénués de risques, évitent la combustion, principale source des substances toxiques. Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas la nicotine qui provoque les maladies les plus graves, mais bien le fait de brûler le tabac.
L’Afrique, pourtant déjà pionnière dans certains domaines technologiques, tarde à s’arrimer à cette dynamique. Elle pourrait pourtant effectuer ce que l’on appelle en anglais un leapfrog – un bond technologique – en adoptant directement des solutions innovantes sans passer par les étapes intermédiaires.
Une dynamique freinée par l’indécision
Ailleurs, la baisse du tabagisme est soutenue par des lois qui distinguent clairement produits nocifs et alternatives à risque réduit. En Afrique, ce discernement manque. Pire, certains projets, comme en Afrique du Sud, appliquent les mêmes règles aux produits sans fumée qu’aux cigarettes classiques.
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Or, des autorités scientifiques comme la Food and Drug Administration (agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux) et Public Health England (santé publique britannique) confirment que ces produits réduisent significativement l’exposition aux substances toxiques.
Mieux informer pour mieux décider
La méfiance persiste, entretenue par un déficit d’information. Trop souvent, les consommateurs et même certains professionnels de santé ne disposent pas des faits. Des experts réunis à Cape Town le 10 juin 2025 ont souligné l’urgence d’un débat fondé sur la science.
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Ils appellent à une approche communautaire intégrée, désignée parfois par le terme anglophone village approach. Il s’agit de réunir autour de la table toutes les parties prenantes – gouvernants, médecins, médias, chercheurs et industriels – pour bâtir ensemble une politique réaliste de réduction des méfaits, c’est-à-dire une stratégie visant à proposer des alternatives moins dangereuses plutôt que d’exiger l’abstinence immédiate.
Une fenêtre à saisir
L’Afrique est confrontée à une montée des maladies non transmissibles – cancers, troubles respiratoires ou cardiovasculaires – souvent liées au tabac. Et faute d’accès à des solutions de rechange, les fumeurs restent piégés dans leur dépendance.
Dans ce contexte, des acteurs comme Philip Morris International, entreprise spécialisée dans les produits nicotiniques, annoncent vouloir se détourner du tabac fumé. D’ici 2027, plus des deux tiers de leur chiffre d’affaires devraient provenir de produits sans combustion.
Lire : Afrique : recul d’environ 114 millions de dollars des achats agricoles français en 2024
Parmi eux : IQOS, un dispositif chauffant le tabac sans le brûler (acronyme de I Quit Ordinary Smoking, soit « j’arrête de fumer à l’ancienne »), ZEN, un sachet oral de nicotine sans tabac, et divers modèles de cigarettes électroniques. La stratégie de l’entreprise inclut la formation des distributeurs, un contrôle strict des ventes aux mineurs et une présence accrue dans les commerces et événements de sensibilisation.
Un message simple
Le mot d’ordre est limpide : « Si vous ne fumez pas, ne commencez pas. Si vous fumez, arrêtez. Mais si vous ne pouvez pas arrêter, choisissez une alternative moins nocive. » Les États africains ont là une opportunité historique : offrir à leurs populations un choix éclairé. L’enjeu n’est pas seulement de réduire le nombre de fumeurs, mais de sauver des vies.
Simon Pierre Etoundi
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