Macky Sall
Il y a quelques semaines, le 16 mars, c’était quasiment une journée de guérilla urbaine dans les rues de Dakar. Des bus de la société nationale de transport Dakar Dem Dikk calcinés, des stations-service saccagées, des magasins attaqués… La capitale sénégalaise a vécu ce jour des scènes de violences telles qu’elle n’en avait plus connues depuis mars 2021 avec les violentes manifestations qui avaient occasionné 14 morts. Cette fois, le bilan humain est moins lourd (2 morts et des blessés), mais la répression n’en est pas moins forte avec des dizaines d’arrestations dans les rangs de l’opposition. Malgré l’important dispositif sécuritaire, des manifestants, qui ont bloqué certains axes de la capitale et ont brûlé des pneus, ont voulu s’opposer à ce qu’ils appellent une tentative de liquidation politique d’Ousmane Sonko (jeudi 30 mars, il a été condamné à 2 mois de prison avec sursis pour diffamation et à une amende de 200 millions de francs CFA de dommages et intérêts. Sa condamnation fait suite à une plainte déposée par le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang. Néanmoins il reste éligible), le principal opposant au régime de Macky Sall. Sonko lui-même n’a pas été épargné. Il a été brutalement extrait de son véhicule par les forces de l’ordre et conduit manu militari au tribunal où devait se tenir son procès contre le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, qui l’accuse de diffamation dans le dossier dit du Prodac. Les images de l’opposant « littéralement brutalisé et gazé » et de son avocat Me Ciré Clédor Ly évacué sur une civière, ont fait le tour des réseaux sociaux suscitant colère et indignation ou railleries selon le côté auquel on s’identifie.
« Une démocratie écornée »
Lors du précédent renvoi du procès, après qu’il ait refusé d’emprunter le chemin qui lui avait été indiqué pour se rendre au tribunal, un élément des Forces de défense sénégalaises (FDS) avait brisé la vitre de la voiture de l’opposant, avant qu’il ne soit exfiltré et ramené de force chez lui à la cité Keur Gorgui. Beaucoup d’observateurs y ont vu l’image « d’une démocratie écornée ». « Ce n’est pas l’image que le Sénégal doit donner. L’image que le Sénégal doit donner, c’est celle d’un pays mûr, qui, une fois qu’il est confronté à des difficultés, a la possibilité et la capacité de s’asseoir, de discuter et de régler les crises», réagit Alioune Tine, militant des droits de l’Homme et fondateur d’Africajom Center. Finalement, pour «la sérénité» des débats, le procès a été renvoyé pour la troisième et dernière fois au 30 mars.
Après cet épisode mouvementé, Ousmane Sonko a publié sur sa page Facebook un message accusant le président Macky Sall de se livrer « ouvertement à une tentative d’assassinat sur (sa) personne ». «Depuis que les FDS m’ont déposé chez moi, je suis sujet à de terribles vertiges, je souffre de douleurs au bas-ventre et j’éprouve des difficultés respiratoires », écrit-il. Si ses partisans réclament son évacuation à l’étranger pour une prise en charge médicale, le camp d’en face l’accuse de jouer au « malade imaginaire ». L’ambiance s’est tellement envenimée entre pouvoir et opposition que les rares voix appelant à l’apaisement et au dialogue ont du mal à se faire entendre.
Parallèlement à la logique de confrontation, le fameux « gatsa gatsa » (la loi du talion) théorisé par Sonko, les deux camps mobilisent leurs troupes. Après le « giga meeting » organisé le 14 mars à Dakar et qui avait réuni plusieurs milliers de personnes, le parti d’Ousmane Sonko, Pastef-Les Patriotes, a appelé à maintenir la mobilisation. L’opposition a ainsi prévu de nouvelles manifestations lundi 3 avril, veille de la fête nationale. De son côté, le pouvoir appelle ses militants à barrer la route à « ceux qui veulent rendre le pays ingouvernable ». Le président Macky Sall lui-même continue d’occuper le terrain sous-couvert de tournées dites économiques à l’intérieur du pays. Après Tambacounda (est) et Thiès (centre-ouest), il était à Sédhiou (sud) entre fin février et début mars. Pendant une semaine, ponctuée d’inaugurations et le lancement de nouveaux travaux d’infrastructures, il a tenté de remobiliser ses troupes en vue de l’échéance présidentielle de 2024. Lors d’une séance de questions-réponses avec les jeunes de cette région, où Sonko est très populaire, il leur avait tenu ce propos : «ceux qui vous appellent à saccager des biens publics et privés lors des manifestations ne vous aiment pas». Une allusion à peine voilée à Sonko, considéré comme le chouchou de la jeunesse.
Dans un entretien accordé à l’hebdomadaire français L’Express, le 20 mars, le président sénégalais a ajouté une nouvelle couche au débat. À la question de savoir s’il sera candidat en 2024, Macky Sall a, une nouvelle fois, botté en touche. « J’ai un agenda, un travail à faire. Le moment venu, je ferai savoir ma position », a-t-il déclaré. En revanche, il estime que du point de vue légal, il peut bel et bien être candidat. « Sur le plan juridique, le débat est tranché depuis longtemps », a-t-il soutenu. Il va sans dire que l’opposition et nombre de juristes ne partagent pas cette interprétation (voir l’interview de Khalifa Sall). Et c’est le nœud de toute cette agitation politique qui secoue ce pays jusque-là considéré comme une vitrine de la démocratie en Afrique.■
Par Suzanne CHEVALIER
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