L’ancien président gabonais accuse le général Brice Clotaire Oligui Nguema de l’avoir soumis à une « séquestration arbitraire » après le coup d’État d’août 2023.
L’ex-président gabonais Ali Bongo Ondimba a été auditionné mardi matin à Paris par deux juges d’instruction dans le cadre d’une plainte déposée contre le nouveau pouvoir gabonais. Il y accuse ce dernier de l’avoir soumis à une « séquestration arbitraire » après le coup d’État d’août 2023. Sa famille, également partie plaignante, dénonce en outre des actes de « torture ».
La plainte avec constitution de partie civile, déposée en mai 2024, regroupe Ali Bongo, son épouse Sylvia, leur fils Noureddin ainsi que deux autres enfants, Bilal et Jalil. Après son départ du Gabon en mai 2025 pour l’Angola, Ali Bongo a été entendu comme victime au tribunal judiciaire de Paris par des magistrats spécialisés dans les crimes contre l’humanité.
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Les avocats de la famille Bongo, notamment Me François Zimeray et Me Pierre-Olivier Sur, ont salué le sérieux des investigations menées dans cette affaire, ouverte en janvier pour des faits graves : tortures, actes de barbarie, enlèvement et séquestration en bande organisée.
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Des investigations qui progressent
Selon des sources proches du dossier, les enquêteurs avancent et parviennent à établir des faits précis, ainsi qu’à identifier des responsables présumés des violences. La famille Bongo a dirigé le Gabon pendant plus de 55 ans, mais son régime est régulièrement accusé par l’opposition de corruption et de mauvaise gouvernance.
Renversé le 30 août 2023 par le général Brice Clotaire Oligui Nguema, Ali Bongo avait ensuite été placé en résidence surveillée dans sa villa de Libreville. Tandis que le pouvoir assure qu’il était libre de ses mouvements, son fils Jalil parle d’une véritable assignation à domicile. Depuis le putsch, la famille affirme que Sylvia et Noureddin Bongo ont été victimes de sévices tels que l’électrocution, la simulation de noyade, la strangulation, la privation de nourriture… « Dix-huit mois enfermés dans un sous-sol sans sortie », détaille Me Zimeray.
Des accusations soutenues par les avocats
Les avocats ont transmis aux juges une liste de suspects impliqués dans ces tortures. Ils ont indiqué que les magistrats solliciteraient les autorités gabonaises pour entendre des témoins sur place, avec la possibilité de recourir à des mandats d’arrêt internationaux si aucune coopération n’est obtenue.
Lire : Gabon : les avocats des Bongo dénoncent l’inaction de la France
Réactions du pouvoir gabonais
Le général Brice Clotaire Oligui Nguema, devenu président en avril 2025, dément toute allégation de torture et assure que Sylvia et Noureddin, mis en examen pour détournement de fonds publics, bénéficieraient d’un procès équitable. Le parquet de Libreville précise que cette libération ne met pas fin à la procédure, qui se poursuivra jusqu’à un procès transparent et équitable. Par ailleurs, la famille Bongo est également visée dans une autre enquête à Paris concernant des « biens mal acquis ». L’instruction, ouverte en 2010, s’est achevée en mars 2025, et le parquet national financier doit désormais formuler ses réquisitions.
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