L’ex-président Laurent Gbagbo, son ancien bras droit Charles Blé Goudé et l’ex-Premier ministre Guillaume Soro sont tous absents de la liste électorale provisoire publiée lundi. Une absence qui, pour l’instant, ne leur permet pas de présenter leur candidature à la présidentielle du 25 octobre.
Les trois hommes sont déchus de leurs droits civiques en raison de condamnations pénales prononcées par la justice ivoirienne. En effet, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont tous deux écopé de vingt ans de prison pour des faits liés à la crise post-électorale de 2010-2011. Acquittés par la justice internationale, ils ont pu rentrer en Côte d’Ivoire en 2021 et 2022, où ils sont par ailleurs libres de leurs mouvements, mais faute d’amnistie du président Alassane Ouattara, ils ne peuvent être réinscrits sur la liste électorale.

Guillaume Soro, ancien proche du chef de l’État avec lequel il est brouillé aujourd’hui, est lui en exil depuis 2019 et a été condamné à perpétuité en 2021 pour « atteinte à la sûreté de l’État ». « Nous allons exiger l’inscription de Laurent Gbagbo sur la liste électorale. Nous allons épuiser toutes les voies de recours que nous offre la Constitution », a déclaré mardi Sébastien Dano Djedje, le président exécutif du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), présidé par M. Gbabgo. « On veut empêcher Charles Blé Goudé d’aller à l’élection présidentielle de 2025. Il faut que le gouvernement arrête de donner l’impression qu’il choisit ses adversaires », a de son côté déclaré à l’AFP, Serge Ouraga, le porte-parole du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep), le parti de M. Blé Goudé.
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L’exclusion, une « constante »
Des réclamations peuvent être posées auprès de la Commission électorale indépendante (CEI), en charge d’organiser les élections, puis devant un tribunal. Cependant, la liste définitive doit être publiée au mois de juin. Par ailleurs, Blé Goudé a déjà fait savoir qu’il opposera un recours.
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L’opposition accuse régulièrement la CEI et la justice d’être sous l’influence du pouvoir. « Nous ne sommes inféodés à aucune chapelle politique. Nous ne sommes l’adversaire de personne. Notre rôle est d’appliquer les règles édictées par la Constitution et les lois de la République », s’est défendu lundi le patron de la CEI, Ibrahime Kuibiert Coulibaly.
Notre Afrik/Afp