RD Congo : Félix Tshisekedi favorable au dialogue proposé par Martin Fayulu

Le chef de l’État s’est dit disposé à rencontrer l’opposant, dans un contexte de tensions institutionnelles et d’instabilité sécuritaire persistante dans l’est du pays.

Le président de la République démocratique du Congo (RD Congo), Félix Tshisekedi, a salué ce lundi 2 juin l’attitude de son opposant Martin Fayulu, qu’il a qualifiée de « patriotique ». Le chef de l’État s’est déclaré prêt à le rencontrer, dans un contexte de tensions politiques accrues et d’instabilité sécuritaire persistante dans l’est du pays. Dans une déclaration solennelle mercredi dernier, Martin Fayulu, ancien candidat aux élections présidentielles de 2018 et 2023, s’est adressé à la nation. Il a proposé un échange direct avec Félix Tshisekedi, non pas dans une logique de faveur, mais dans celle d’un dialogue franc et sans compromis. L’objectif, selon lui, est de faire face ensemble à ce qu’il a décrit comme une « crise existentielle » menaçant l’unité du pays.

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La présidence congolaise a répondu dans les deux heures suivant l’intervention de l’homme politique. Par la voix de sa porte-parole, Tina Salama, le chef de l’État a exprimé son respect pour « le patriotisme et le sens de responsabilité pour la cohésion nationale » affichés par l’opposant. Il a réaffirmé sa disponibilité à le rencontrer « pour sauver la République de la prédation qui menace nos institutions et notre intégrité territoriale ». Dans son adresse, Martin Fayulu a alerté sur ce qu’il appelle une « balkanisation en marche » de la RDC, la qualifiant de menace sans précédent depuis l’indépendance du pays en 1960. Il a exhorté la classe politique à prendre ses responsabilités pour éviter l’effondrement de la nation.

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Des accusations graves contre le M23

À la tête de son parti ECIDé (Engagement pour la citoyenneté et le développement), Martin Fayulu a dénoncé une complicité entre Corneille Nangaa (désormais à la tête des rebelles du M23/AFC) et ceux qu’il accuse d’être responsables des violences dans l’est du pays. Il affirme que ces groupes occupent plusieurs villes stratégiques, dont Goma et Bukavu. Il a également lancé un appel direct à l’ancien président Joseph Kabila, récemment revenu à Goma, pour qu’il quitte cette ville qu’il considère comme « occupée ». Selon Martin Fayulu, « aucune raison, même stratégique, ne saurait justifier une collaboration avec ceux qui déchirent notre pays ».

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L’homme politique a terminé son discours en lançant un « appel à la résurrection nationale ». Il a invité les Congolais à refuser la résignation et à choisir la patrie. Il a évoqué la construction d’une cohésion nationale, fruit des sacrifices du passé, que « le sang versé n’a jamais permis d’atteindre ». Le ministre de la Communication, Patrick Muyaya, a qualifié lundi soir cette prise de position de Martin Fayulu d’« acte patriotique ». Selon lui, dans le contexte d’« agression » que traverse la RDC, cette main tendue est un signal positif.