Les deux communautés économiques d’Afrique centrale projettent de se dissoudre pour former une seule entité. Cependant, ce projet rencontre encore des résistances.
Prévue initialement pour la fin 2023, la fusion de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et de la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale (CEMAC), progresse doucement. Cette initiative des chefs d’État de la sous-région, est encore à l’étude. Les conclusions de la sixième réunion des ministres du Comité de pilotage de la rationalisation des communautés économiques régionales en Afrique centrale (COPIL CER-AC), tenues les 6 et 7 juin derniers, n’offrent pas de perspective claire quant à l’aboutissement proche de ce projet, initié par les chefs d’État des deux communautés. Les principes de progressivité, de respect et de capitalisation des acquis communautaires, de soutenabilité budgétaire et de solidarité communautaire ne jettent pour l’instant que les bases d’une transition.
Des défis à relever
Il faudra encore de la patience. Pour combien de temps ? À N’Djamena, Kigali, Luanda, Libreville, ou Bangui, aucun dirigeant ne peut prédire avec certitude la date de cette fusion. Selon les experts, l’existence simultanée de ces deux communautés économiques régionales empêche l’Afrique centrale de progresser efficacement en matière d’intégration. Avec un marché de près de 250 millions d’habitants, l’Afrique centrale constitue, selon l’Union africaine (UA), la région la moins intégrée du continent. À titre de comparaison, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est souvent citée comme un modèle de libre circulation des personnes et des biens, et de réduction des barrières douanières. Malgré l’annonce du départ du Burkina Faso, du Mali et du Niger, qui s’engagent dans la création de l’Alliance des États du Sahel (AES) après avoir été sanctionnés par la CEDEAO, celle-ci reste un modèle à suivre.
Sixième réunion du Conseil des ministres
Malgré l’optimisme de certains participants à la rencontre de Yaoundé quant à une fusion imminente de la CEEAC et de la CEMAC, la réalité sur le terrain incite à la prudence. Au sein de la CEMAC, la libre circulation demeure un défi malgré les intentions déclarées des dirigeants. Des pays comme le Gabon et la Guinée équatoriale maintiennent leurs frontières fermées et refoulent les citoyens de certains États membres. Cette situation suscite des doutes concernant la réalisation effective de cette fusion. La situation est similaire au sein de la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL), où les tensions entre la République démocratique du Congo (RDC), le Rwanda et le Burundi laissent peu de place à l’optimisme. Cette partie de l’Afrique centrale est un foyer d’insécurité où les dirigeants, au lieu de coopérer, se méfient les uns des autres et échangent régulièrement des piques et des invectives. Pour réussir une fusion solide, les dirigeants devront surmonter ces obstacles pour l’intérêt commun.
Des progrès encourageants
Bien que la fusion de la CEEAC et de la CEMAC prenne du temps, des efforts significatifs ont déjà été réalisés. La Haute autorité des marchés financiers en Afrique centrale devrait permettre de développer des marchés financiers performants, complétant ainsi le système de financement actuellement limité aux services bancaires. Son protocole est entre les mains du président camerounais, Paul Biya, chargé par ses pairs de la rationalisation des Communautés économiques en Afrique centrale, à qui incombe la délicate mission de mener ce projet à bien.
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Les quatre écoles de formation communautaires, choisies en fonction des critères de subsidiarité, de capacité, de pertinence et d’intégration, sont l’École régionale de formation aux métiers de la navigation intérieure (ERFMNI), l’Institut sous-régional de statistique et d’économie appliquée (ISSEA), l’Institut sous-régional multisectoriel de technologie appliquée (ISTA), et le Centre inter-États d’enseignement supérieur en santé publique d’Afrique centrale (CIESPAC). Ces institutions doivent former des cadres dans plusieurs domaines. La Cour de justice et des droits de l’Homme devra servir d’arbitre impartial en cas de litige entre États et citoyens de la sous-région.
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Il est évident que la fusion de la CEEAC et de la CEMAC est un projet ambitieux qui demande des efforts continus de la part de chaque État membre. Chaque pays doit surmonter son protectionnisme au profit de l’intégration régionale, dont les avantages ne sont plus à démontrer dans une Afrique en quête d’unité. L’objectif ultime étant de réaliser le rêve des États-Unis d’Afrique, tant chéri par des leaders visionnaires comme Kwame Nkrumah et Julius Nyerere.
Claire Mezang
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