Pour lever les inquiétudes, les autorités ont précisé que près de 60 000 ménages, soit environ 14 % de la population, seront totalement exonérés en 2026.
Pensée par les pouvoirs publics comme un levier de mobilisation des ressources nationales et de soutien au développement des collectivités locales, la taxe forfaitaire d’habitation (TFH) continue néanmoins de nourrir de vives inquiétudes. De nombreux ménages redoutent une charge fiscale supplémentaire, dans un contexte économique encore perçu comme fragile. Le sujet alimente largement les échanges sur les réseaux sociaux, où se mêlent analyses économiques, préoccupations sociales et critiques sur le calendrier de mise en œuvre.
Des exonérations annoncées pour les foyers
Afin de répondre aux interrogations, les autorités ont entrepris une série de clarifications. Lors d’un plateau spécial diffusé dimanche sur Gabon 24, il a été précisé qu’environ 60 000 ménages, représentant près de 14 % de la population, seront entièrement exemptés de la TFH en 2026.
Ces foyers correspondent aux détenteurs de compteurs électriques dits sociaux, identifiés comme les plus exposés sur le plan économique. Sur un total estimé à 435 000 compteurs actifs à l’échelle nationale, près de 60 000 relèvent de cette catégorie. «Tout détenteur d’un compteur social sera exempté de la taxe forfaitaire d’habitation», a affirmé Steeve Saurel Legnongô, administrateur directeur général de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG).

Un mécanisme fondé sur la progressivité
Au-delà des mesures d’exonération, la TFH repose sur un principe de contribution graduée. Son mode de calcul intègre notamment la puissance électrique souscrite, considérée comme un indicateur du niveau d’équipement des logements et, indirectement, du niveau de vie des occupants.
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Ce dispositif introduit ainsi une différenciation entre les ménages à faibles revenus et ceux disposant d’équipements électroménagers plus importants. Pour l’administration fiscale, cette approche vise à instaurer davantage d’équité. Le directeur général des Impôts, Éric Boumah, a rappelé que la TFH n’a pas vocation à pénaliser les populations vulnérables, mais à répartir l’effort fiscal en fonction des capacités contributives de chacun.
Des recettes attendues pour soutenir le développement local
Les ressources générées par la taxe devraient être majoritairement affectées au financement des collectivités territoriales. Elles sont destinées à appuyer des projets de proximité, notamment dans les domaines des infrastructures routières, de l’électrification, de l’aménagement urbain et de l’amélioration des services de base.
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Sur le plan des prévisions budgétaires, l’État espère mobiliser 22,6 milliards de francs CFA au titre de la TFH pour l’exercice 2026. Un objectif financier significatif, qui impose toutefois de trouver un juste équilibre entre efficacité fiscale et acceptabilité sociale.







