Cette déclaration survient alors que l’Afrique de l’Ouest fait face à une série de putschs, à des tensions liées aux échéances électorales et à une intensification des menaces terroristes dans la région.
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a tiré la sonnette d’alarme ce mardi 9 décembre à Abuja. À l’issue d’une session ordinaire de son Conseil de médiation et de sécurité, l’organisation a officiellement déclaré la région en « état d’urgence ». Cette annonce intervient dans un contexte de multiplication des coups d’État, d’incertitudes électorales et de recrudescence des menaces terroristes sur l’ensemble du territoire ouest-africain.
«Une menace pour la gouvernance démocratique»
Le président de la Commission, Omar Alieu Touray, a insisté sur la nécessité d’un sursaut collectif. Il a qualifié les renversements de régimes observés ces dernières années au Mali, au Burkina Faso, au Niger et plus récemment au Bénin, de «danger majeur pour la stabilité régionale». Il a appelé à renforcer d’urgence les dispositifs politiques et sécuritaires, soulignant que l’état d’urgence vise à donner aux États membres et à la Commission les moyens d’activer des mesures exceptionnelles pour protéger la gouvernance, améliorer la coopération sécuritaire et mobiliser plus rapidement les ressources disponibles.

Une décision prise dans un climat de tensions accrues
Cette proclamation intervient seulement 48 heures après la tentative de putsch avortée au Bénin, dernier épisode d’une série de crises politiques qui fragilisent la sous-région. La Cedeao prévoit de définir des actions concrètes lors d’un sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement attendu dans les prochains jours, afin d’adapter sa réponse à la gravité de la situation.
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Le rôle de la Cedeao dans l’échec du putsch au Bénin
Dans un communiqué publié le même jour, la Commission est revenue sur l’implication de la Cedeao dans la neutralisation de la tentative de coup d’État au Bénin. Selon l’organisation, l’intervention rapide du Nigéria, sollicitée par le gouvernement béninois, a permis de sécuriser l’espace aérien de Cotonou et d’appuyer les forces républicaines dans la reprise du contrôle du territoire.
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Face à la succession de crises, la Cedeao estime qu’une réorientation profonde de ses mécanismes de prévention et de sécurité s’impose. L’état d’urgence déclaré pourrait marquer un tournant dans la manière dont l’organisation entend anticiper, gérer et prévenir les tentatives de déstabilisation dans l’espace ouest-africain.







