La Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) a enregistré une progression remarquable de ses avoirs extérieurs nets en 2024, atteignant 3 693,5 milliards FCFA (5,63 milliards d’euros) en fin d’année.
Cette hausse de 14,1 % sur un an, selon son rapport annuel, reflète un redressement relatif des équilibres extérieurs, porté par une reprise modérée des exportations et une discipline budgétaire mieux maîtrisée au sein des pays membres de la CEMAC.
La tendance générale masque toutefois de fortes disparités nationales. Le Cameroun, moteur économique de la région, a vu ses avoirs extérieurs progresser de 15,4 %, à 1 964,6 milliards FCFA. Le Tchad et la République centrafricaine affichent des bonds spectaculaires, respectivement +618,5 % et +657,8 %, illustrant un effet de rattrapage ou un ajustement budgétaire conséquent.

En revanche, d’autres États peinent à redresser leur situation. Le Congo enregistre un recul de 132,5 %, tandis que la Guinée équatoriale chute de 32,5 %, révélant des tensions persistantes sur leurs comptes extérieurs.
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Un rebond qui ne dissipe pas les inquiétudes
Malgré l’embellie annuelle, le premier semestre 2024 avait été marqué par un repli des réserves régionales, avec des avoirs extérieurs tombés à 2 905,8 milliards FCFA (4,43 milliards d’euros), en deçà de l’objectif régional fixé à 4,5 milliards. La baisse des cours du pétrole, principale source de devises pour la zone, et la faiblesse des rétrocessions en devises des entreprises extractives (-54 % sur un an) ont pesé lourdement sur la dynamique.
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Si l’évolution des avoirs extérieurs témoigne d’un certain retour à l’équilibre, elle reste fragile et soumise aux aléas des marchés internationaux, ainsi qu’à la capacité des États membres à maintenir une gouvernance économique rigoureuse et coordonnée.