Cette décision intervient après des reproches adressés à la radio anglophone, accusée d’avoir diffusé des chiffres non officiels concernant les dernières attaques survenues dans le pays.
Ce jeudi 12 décembre, les autorités nigériennes ont décidé de suspendre pour une durée de trois mois les activités de la radio BBC. Cette mesure fait suite à des accusations portées contre la radio anglophone, qui aurait publié des bilans non officiels sur de récentes attaques dans le pays. La suspension vise particulièrement la couverture de l’attaque présumée du village de Chatoumane, où un bilan de plus de cent morts a été avancé. Les autorités ont démenti ces chiffres mercredi soir, qualifiant ces informations d’« affirmations infondées ».

Dans son journal de ce midi, la BBC Afrique avait rapporté que « des militants présumés ont mené deux attaques simultanées dans le village de Chatoumane et dans la zone de Téra », évoquant un bilan de 130 morts.
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Ces déclarations ont immédiatement suscité la réaction des autorités, qui accusent la radio de diffuser des « informations erronées tendant à déstabiliser la quiétude sociale et à saper le moral des troupes engagées dans la lutte contre les jihadistes », selon le ministre de la Communication, Sidi Mohamed Raliou.
Démenti officiel des autorités
Mercredi soir, l’état-major des armées avait déjà démenti officiellement l’attaque de Chatoumane sur la chaîne de télévision publique. Les responsables militaires ont dénoncé une « campagne d’intoxication orchestrée par des adversaires du peuple nigérien visant à saper le moral des troupes et à diviser les populations ». Toutefois, selon des sources sécuritaires et médicales, les pertes seraient d’au moins 90 soldats et une cinquantaine de civils tues dans les combats.
Lire : Niger : une centaine de soldats tués dans une attaque des jihadist
Lors de la réunion du Conseil des ministres de ce jeudi soir, le gouvernement a également annoncé le dépôt d’une plainte contre la radio RFI. Cette dernière est accusée de mener une « vaste campagne de désinformation », selon un communiqué officiel. Depuis le coup d’État militaire de juillet 2023, les journalistes et médias qui exercent au Niger font face à un environnement de plus en plus hostile. Déjà, une semaine après le renversement de Mohamed Bazoum, les chaînes RFI et France 24 avaient été suspendues et le sont encore à ce jour.
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