Politique : Alassane Ouattara réélu pour un quatrième mandat en Côte d’Ivoire

Politique : Alassane Ouattara réélu pour un quatrième mandat en Côte d’Ivoire

Selon les résultats provisoires publiés par la Commission électorale indépendante, le président sortant a obtenu 89,77 % des suffrages exprimés le 25 octobre dernier.

Le président ivoirien Alassane Ouattara a été réélu le lundi 27 octobre à la tête du pays pour un quatrième mandat, à l’issue d’un scrutin marqué par une large victoire et une forte abstention. Selon les résultats provisoires communiqués par la Commission électorale indépendante (CEI), le chef de l’État de 83 ans a recueilli 89,77 % des suffrages face à quatre candidats aux poids politiques limités.

Selon les résultats (CEI), Alassane Ouattara devance très largement ses concurrents. Jean-Louis Billon obtient 3,09 %, suivi de Simone Ehivet Gbagbo avec 2,42 %, Ahoua Don Mello avec 1,97 %, et Henriette Lagou, qui ferme la marche avec 1,15 %.

Une participation en berne dans le pays

La participation électorale, estimée à 50,1 %, illustre le désintérêt d’une partie importante des 8,7 millions d’électeurs ivoiriens. Ce faible taux témoigne de la fracture politique qui persiste dans ce pays, premier producteur mondial de cacao et longtemps considéré comme un pôle de stabilité régionale, malgré les crises et les coups d’État qui secouent ses voisins.

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Les régions du sud et de l’ouest, bastions traditionnels de l’opposition, ont enregistré une forte abstention. L’absence de Laurent Gbagbo, ex-président (2000-2011) et leader du PPA-CI, ainsi que celle de Tidjane Thiam, président du PDCI, ont pesé lourd dans ce désengagement.

Une élection contestée par l’opposition

Dès lundi soir, Tidjane Thiam a dénoncé une consultation « qui ne saurait être qualifiée d’élection véritable », accusant le processus d’avoir divisé le pays. Il a toutefois appelé à éviter toute violence et à « œuvrer pacifiquement pour restaurer la démocratie », insistant sur le fait qu’« il n’est jamais trop tard pour dialoguer ». La veille, le Front commun, coalition réunissant le PDCI et le PPA-CI, avait déjà refusé de reconnaître la légitimité du scrutin et réclamé la tenue de nouvelles élections.

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Pour prévenir tout débordement, les autorités ont mobilisé près de 44 000 membres des forces de l’ordre sur l’ensemble du territoire. Le gouvernement avait également interdit les manifestations du Front commun en octobre, menant à des centaines d’arrestations pour « troubles à l’ordre public ».

Des opposants écartés du scrutin

Les deux grandes figures de l’opposition n’ont pas pu participer à l’élection, leurs noms ayant été rayés de la liste électorale. Laurent Gbagbo a été exclu en raison d’une condamnation judiciaire, tandis que Tidjane Thiam a été écarté pour des questions de nationalité. Sans consigne officielle de leur part, plusieurs zones comme Yopougon, ancien fief de M. Gbagbo à Abidjan, ont affiché une participation très faible (31 %). Malgré cela, le président sortant a dominé le vote dans tous les départements, obtenant 86,6 % des voix à Yopougon et des scores encore plus élevés ailleurs.

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Dans le nord du pays, région à majorité malinké et considérée comme le bastion de M. Ouattara, les résultats ont frôlé le plébiscite. Dans certaines localités, notamment à Kong, le président a atteint des scores supérieurs à 99 %, avec une participation dépassant les 90 %.

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