Reconnu comme réserve de biosphère par l’organisation depuis 1996, l’archipel des Bijagos espérait depuis plusieurs années figurer au patrimoine mondial, après un premier échec de candidature en 2012.
Dimanche 13 juillet, l’archipel des Bijagos, situé au large de la Guinée-Bissau, a été officiellement inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’humanité. Cette décision a été adoptée lors de la 47ᵉ session du Comité du patrimoine mondial de l’Unesco, organisée à Paris. L’archipel a été reconnu pour la richesse exceptionnelle de sa faune, où vivent notamment les tortues verte et luth, les lamantins, les dauphins, ainsi que plus de 870 000 oiseaux migrateurs côtiers, selon un porte-parole de l’organisation. L’îlot de Poilao, célèbre endroit de nidification pour les tortues marines, renforce encore la valeur écologique de ce territoire.
Comprenant mangroves, vasières et zones intertidales, les Bijagos forment un continuum écosystémique essentiel à la vie marine. On y trouve également des plantes rares et des sites sacrés, où la pêche artisanale joue un rôle central pour les communautés locales. Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco, a exprimé sa joie après cette décision, « très heureuse » de voir ces écosystèmes côtiers et marins protégés, deux ans après sa visite personnelle sur place, où elle a constaté la vitalité des traditions. Elle a félicité le président Embalo, le gouvernement et les communautés locales pour leur engagement.
📣 Ne manquez plus rien de l’actualité africaine en direct sur notre chaîne WHATSAPP
Un processus long et communautaire
Déjà reconnue comme réserve de biosphère en 1996, l’archipel candidatait à l’inscription depuis 2012. Cette reconnaissance est le fruit de travaux scientifiques poussés et d’une implication active des populations locales. Selon l’Unesco, cette labellisation renforce la protection de ce site unique et l’intègre à un réseau mondial d’espaces protégés. S’étendant sur plus de 10 000 km², dont 1 600 km² de zones intertidales, l’archipel compte 88 îles et îlots, dont seulement une vingtaine sont habités en permanence. L’Unesco le décrit comme « le seul archipel deltaïque actif sur la côte atlantique africaine, et l’un des rares au monde ».
Lire : Patrimoine africain : trois lieux sortent de la liste des sites menacés de l’Unesco
Présent à Paris, Viriato Luís Soares Cassama, ministre de l’Environnement, a exprimé la « profonde émotion » de son pays. Il a salué « plus de dix ans d’efforts collectifs, de dialogue et de conviction » qui ont permis la reconnaissance internationale de ce site exceptionnel.
Notre Afrik avec AFP
