Intitulé « Africa’s Digital Leap », le rapport publié le 1ᵉʳᵉ septembre par Heirs Technologies classe l’Afrique du Sud au premier rang, avec 49 datacenters, soit près d’un quart des installations du continent.
L’Afrique compte aujourd’hui 211 centres de données actifs, mais une forte concentration est observée dans seulement quatre pays qui regroupent 46 % de ces infrastructures, considérées comme essentielles à l’essor de l’économie numérique sur le continent. Ce constat ressort d’un rapport publié le 1ᵉʳ septembre 2025 par Heirs Technologies, une entreprise nigériane spécialisée dans la transformation digitale en Afrique à travers des solutions adaptées aux réalités locales.

L’Afrique du Sud en tête
Intitulé « Africa’s Digital Leap : Cloud, Connectivity & AI in the Next Decade », le rapport souligne que l’Afrique du Sud est le leader incontesté, avec 49 centres de données, représentant près d’un quart du total continental. Elle est suivie par le Kenya (18), le Nigeria (16) et l’Égypte (14). D’autres pays comme l’Angola et le Maroc (8 chacun), le Ghana et le Sénégal (7 chacun), ainsi que l’Éthiopie, l’Algérie et la Côte d’Ivoire (5 chacun) figurent également dans le classement, bien qu’avec des capacités nettement inférieures.
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Le rapport révèle que le développement de l’intelligence artificielle, la montée des besoins en informatique hyperscale et les besoins accrus en colocation régionale expliquent l’attrait grandissant pour certains marchés, notamment l’Afrique du Sud, le Nigeria et le Kenya. Ces pays sont devenus des hubs régionaux stratégiques pour les infrastructures numériques.
Lagos et Abuja comme pôles de croissance
Au Nigeria, l’écosystème est principalement concentré à Lagos et Abuja, où opèrent plusieurs centres certifiés Tier III. Des acteurs majeurs tels que Rack Centre, Equinix (MainOne), Digital Realty, NTT Global, MTN, Galaxy Backbone, OADC et ipNX Nigeria y sont présents. Le Ghana et le Sénégal, bien que plus modestes en taille, jouent un rôle croissant, en servant de portes d’accès au cloud pour la CEDEAO.
À l’Est, le Kenya domine avec des centres principalement localisés à Nairobi et Mombasa. Des entreprises comme Digital Realty, iXAfrica, Telkom, PAIX et Safaricom y offrent des services aux secteurs public et privé. En Afrique du Nord, l’Égypte et le Maroc se distinguent par la présence de groupes tels que Telecom Egypt, Etisalat Misr, Orange, ainsi que des intégrateurs cloud régionaux, contribuant à un environnement numérique de plus en plus structuré.
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Le marché sud-africain demeure le plus développé du continent selon le rapport. En effet, plusieurs centres hyperscale y sont installés et des géants comme Amazon Web Services, Microsoft Azure, Teraco, Vodacom Business, Equinix et NTT Global y opèrent.
Une transition vers des services cloud intégrés
Le rapport souligne que de nombreux fournisseurs de datacenters africains évoluent désormais vers des modèles d’infrastructure cloud complète (IaaS). Equinix, Digital Realty, et Liquid Intelligent Technologies, par exemple, ne se limitent plus à l’hébergement physique, mais ils proposent désormais des solutions de migration vers le cloud, des plateformes d’interconnexion et des services personnalisés à destination des entreprises et gouvernements locaux. Cette convergence entre colocation et services cloud selon Heirs Technologies accélère la maturité numérique, réduit la latence, favorise la souveraineté des données et crée de la valeur ajoutée locale.
Ainsi, les grandes villes africaines deviennent progressivement des nœuds d’infrastructures cloud, hébergeant des fournisseurs internationaux et régionaux. L’Afrique du Sud reste en tête avec 12 opérateurs actifs à Johannesburg et Le Cap, dont Google Cloud Platform, Amazon AWS, Huawei et Microsoft Azure. Le Caire en Égypte en compte cinq, tandis que Nairobi héberge trois fournisseurs majeurs : AWS, Azure et Oracle Cloud Infrastructure.