Dans le cadre de la nouvelle Charte de la transition signée par Abdourahamane Tiani, le français, jadis langue officielle, est désormais reléguée au statut de langue de travail.
Adoptée le 26 mars 2025, la nouvelle Charte de la refondation sert de texte fondamental pendant la période de transition politique. Son article 12, section 3, précise clairement : « La langue nationale est le haoussa. Les langues de travail sont l’anglais et le français. »

Ce changement consacre le haoussa comme pivot de l’identité linguistique nigérienne, dans un pays où le français, hérité de la colonisation, n’est parlé que par environ 13 % de la population.
Le haoussa, langue dominante et fédératrice
Langue la plus parlée au Niger, le haoussa est maîtrisé par plus de 50 % de la population, soit environ 14 millions de personnes. Il est également utilisé comme langue seconde par une grande partie des autres communautés ethniques, ce qui renforce son rôle fédérateur dans un pays marqué par la diversité linguistique.
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Avec cette réforme, le haoussa s’impose comme vecteur principal de l’administration, de l’éducation et de la communication nationale. Cependant, la Charte ne se limite pas à cette promotion du haoussa. Elle reconnaît également 11 langues comme « langues parlées du Niger » : le zarma-songhaï, le fulfuldé (peul), le kanouri, le gourmantché, le tamajaq, le tubu, l’arabe, entre autres. Le zarma-songhaï arrive en deuxième position, étant parlé par un peu plus de 20 % des Nigériens.
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Une rupture symbolique avec l’héritage colonial
La rétrogradation du français, désormais langue de travail aux côtés de l’anglais, marque une rupture assumée avec le passé colonial. Ce repositionnement linguistique reflète aussi les dynamiques politiques actuelles du Niger, qui, sous régime militaire, cherche à affirmer davantage sa souveraineté culturelle et identitaire.







