Les généraux Abass Dembélé et Néma Sagara, ont été officiellement inculpées cette semaine à Bamako, plusieurs mois après leur arrestation début août.
Accusés par les autorités de transition d’avoir tenté d’ébranler le pouvoir, les deux officiers n’avaient jusqu’ici pas pu rencontrer leurs avocats, qui dénoncent désormais des conditions de détention particulièrement difficiles.
Selon des sources judiciaires et sécuritaires concordantes, les deux généraux ont comparu mercredi et jeudi devant un tribunal militaire. Ils sont mis en examen pour «tentative de déstabilisation» et «atteinte à la sûreté de l’État», dans le cadre d’une enquête visant plusieurs dizaines de militaires arrêtés début août, soupçonnés d’avoir préparé un renversement du régime en place.

Radiés de l’armée début octobre, aux côtés de neuf autres militaires, les généraux Dembélé et Sagara sont maintenus dans un lieu de détention extrêmement sécurisé. Maigri, affaibli, mais «lucide et déterminé», selon ses conseils, Abass Dembélé tenterait de résister à la pression psychologique. De son côté, Néma Sagara vivrait très difficilement l’enfermement, selon ses avocats, qui dénoncent un isolement prolongé.
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Un climat politique toujours instable
Ces inculpations surviennent dans un Mali meurtri par plus d’une décennie de violences. Depuis 2012, le pays subit les attaques récurrentes de groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique, des affrontements communautaires et un banditisme croissant. À cette insécurité persistante s’ajoute une situation économique préoccupante, aggravant la fragilité d’un État déjà sous forte pression.
La vague d’arrestations du mois d’août visait largement la garde nationale, un corps particulièrement sensible puisqu’il s’agit de l’unité d’origine du général Sadio Camara, influent ministre de la Défense et figure majeure de la junte militaire. Cette opération a contribué à alimenter les soupçons et les tensions au sein de l’appareil sécuritaire.
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Alors que l’enquête se poursuit, les avocats des deux généraux demandent des garanties sur leur intégrité physique et leur droit à un procès équitable. Dans un contexte marqué par la défiance et les secousses politiques, cette affaire pourrait devenir un nouveau point d’incandescence dans la transition malienne.
Notre Afrik avec AFP







