Le PPA-CI de Laurent Gbagbo justifie cette décision par la tenue d’obsèques de manifestants tués pendant la période électorale, prévues ce samedi à Yamoussoukro. Aucune nouvelle date n’a été fixée.
L’opposition ivoirienne a annoncé, ce vendredi 7 novembre, le report de la marche qu’elle prévoyait d’organiser samedi 8 novembre à Abidjan pour dénoncer les violences ayant entouré l’élection présidentielle du 25 octobre. Cette manifestation, déjà interdite par les autorités, devait se tenir dans un climat politique encore tendu.
Un scrutin marqué par des tensions et des violences
Si le scrutin présidentiel s’est déroulé dans le calme sur la majeure partie du territoire, plusieurs incidents violents ont été signalés dans certaines localités. Selon les chiffres officiels, une dizaine de personnes ont perdu la vie avant et pendant le vote, un bilan porté à une trentaine par l’opposition. Par ailleurs, plus d’une centaine de manifestants ont été condamnés à des peines de prison pour avoir participé à des rassemblements interdits.

Un report motivé par des funérailles à Yamoussoukro
Le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), dirigé par Laurent Gbagbo, a indiqué que le report de la marche est motivé par la tenue d’obsèques de plusieurs manifestants décédés lors de la période électorale, prévues ce samedi à Yamoussoukro, la capitale politique. Aucune nouvelle date n’a pour l’instant été annoncée.
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La marche avait été formellement interdite par le préfet d’Abidjan, Koua Andjou, qui a rappelé vendredi qu’un arrêté conjoint des ministères de l’Intérieur et de la Défense, en date du 17 octobre, proscrivait pour deux mois toute manifestation politique publique. Seuls les événements entrant dans le cadre du processus électoral étaient autorisés. « La violation de cette interdiction serait considérée comme un acte de défiance envers l’autorité de l’État et pourrait provoquer des troubles à l’ordre public », précisait le communiqué du préfet.
Opposition et pouvoir se rejettent la responsabilité.
L’opposition ivoirienne dénonce régulièrement un recul des libertés publiques, en particulier celle de manifester. Le gouvernement, de son côté, affirme que ces restrictions sont nécessaires pour préserver la sécurité et éviter les débordements. Jeudi, Damana Pickass, haut responsable du PPA-CI, a été inculpé et placé sous mandat de dépôt pour plusieurs chefs d’accusation, dont des « actes terroristes » présumés en lien avec la dernière présidentielle.
Lire : Côte d’Ivoire : le PPA-CI appelle à une marche nationale le 8 novembre
Ces poursuites s’ajoutent à une série d’arrestations de responsables de l’opposition survenues ces derniers mois. Les partis concernés dénoncent une répression politique, tandis que les autorités assurent que les procédures engagées n’ont aucun lien avec l’appartenance partisane et relèvent du droit commun.
Notre Afrik avec AFP







