Ces membres du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, interpellés il y a cinq ans lors de rassemblements pacifiques contre le président Paul Biya, ont été condamnés à des peines d’emprisonnement allant d’un à sept ans.
Amnesty International a condamné, ce lundi 22 septembre, la détention prolongée de 36 sympathisants de l’opposition camerounaise, arrêtés il y a cinq ans lors de manifestations pacifiques contre le président Paul Biya. L’organisation de défense des droits humains a exigé leur libération immédiate, soulignant le caractère injustifié de leur incarcération.
Des condamnations jugées excessives
En 2020, 47 militants et responsables du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), parti dirigé par Maurice Kamto, avaient été arrêtés puis condamnés à des peines de prison allant d’un à sept ans. Les chefs d’accusation comprenaient des infractions telles que la rébellion ou la tentative d’insurrection, à la suite de mobilisations contre l’exclusion de Kamto de l’élection présidentielle prévue en octobre de la même année. « Ces individus n’ont commis aucun crime, si ce n’est celui d’avoir exprimé pacifiquement leurs opinions », a déclaré Marceau Sivieude, directeur régional d’Amnesty pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, ajoutant que les autorités doivent les relâcher sans délai.
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Dans son communiqué, Amnesty rappelle qu’en novembre 2022, un groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire avait jugé que les procès des militants devant des tribunaux militaires étaient contraires aux normes internationales. L’organisation se dit déçue que les autorités camerounaises ignorent encore ces recommandations, malgré la reconnaissance par l’ONU du caractère illégal de ces procédures.
Un climat politique sous tension à l’approche de la présidentielle
À quelques semaines de l’élection présidentielle prévue le 12 octobre, la pression politique s’intensifie. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (HCDH) a récemment fait part de ses inquiétudes quant aux restrictions croissantes de l’espace civique au Cameroun, craignant une atteinte au libre exercice du droit de vote.
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La campagne présidentielle débute officiellement ce samedi 27 septembre, avec Paul Biya, 92 ans, en lice pour un huitième mandat consécutif. Au pouvoir depuis près de 43 ans, il affrontera 11 autres candidats pour tenter de prolonger sa présidence lors du scrutin du 12 octobre. Il est actuellement le chef d’État le plus âgé en fonction dans le monde.
Notre Afrik avec AFP