Togo : le régime parlementaire contesté

A la suite de la société civile, l’opposition exprime son indignation face à la révision de la constitution.

La préservation de la paix et la défense de la nation sont les raisons qui poussent les partis politiques de l’opposition et la société civile à rejeter le régime parlementaire adopté par les députés togolais le 27 mars 2024. Selon eux, cette nouvelle révision de la constitution assure un pouvoir éternel à Faure Gnassingbé, président de la république depuis 2005, suite au décès de son père Eyadéma Gnassingbé. “Nous n’accepterons pas cela aujourd’hui ni demain. Nous nous battrons. On ne peut pas jouer avec le destin d’un pays. On ne peut pas s’amuser ainsi. Le pays est déjà à genoux, le pays est mal gouverné”, a déclaré Dodji Apevon, président des FDR (Forces Démocratiques pour la République) sur Africanews.

Le 28 mars dernier, l’opposition a lancé un premier appel à trois jours de manifestations dans tout le pays. Celui-ci a été considéré comme illégal par le gouvernement. La semaine dernière, neuf militants de l’opposition ont été arrêtés pour avoir participé à des activités politiques sur un marché. Dans un communiqué, le ministère public indique qu’ils ont été arrêtés pour trouble à l’ordre public. Ils ont ensuite été libérés quelques jours plus tard. Cette intimidation ne décourage pas les opposants qui lancent pour la deuxième fois un appel à trois jours de manifestations.

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La contre-offensive du gouvernement

Dans le but de dissuader le peuple de participer à ces manifestations, le gouvernement organise une opération de séduction à travers tout le pays. Les députés du parti au pouvoir annoncent que l’objectif de cette tournée est de sensibiliser les Togolais à ce changement de constitution que beaucoup voient d’un mauvais œil. Les premiers échanges ont eu lieu avec les chefs traditionnels de Lomé. “Cela a été l’occasion pour nous d’expliquer, de présenter les avantages et les inconvénients des différents régimes. Nous avons mis en avant les avantages d’un régime parlementaire, car le pouvoir ne sera plus concentré au niveau du président de la République”, a déclaré Mémounatou Ibrahima, vice-présidente de l’Assemblée nationale. Les chefs traditionnels ont exprimé leur souhait de ne pas voir la paix troublée par ce changement constitutionnel.
Ces divergences politiques profondes apparaissent au moment où les élections législatives et régionales togolaises sont programmées pour le lundi 29 avril 2024.

Notre Afrik