Exportations : le Bénin bloque l’embarquement du pétrole brut nigérien

Le gouvernement insiste sur la nécessité d’ouvrir les frontières du côté du Niger.

Le Bénin a pris la décision lundi dernier de bloquer l’embarquement du pétrole nigérien depuis la plateforme de Sèmè-Kpodji, située à une trentaine de kilomètres de Cotonou. Cette décision va demeurer en vigueur tant que le Niger n’ouvrira pas ses frontières selon l’information relayée par les médias locaux. Le gouvernement insiste sur la nécessité pour le Niger d’ouvrir ses frontières à son tour. L’embargo sur le pétrole nigérien a été officiellement communiqué à l’ambassadeur de Chine au Bénin ainsi qu’à la China National Petroleum Corporation (CNPC), la société chargée de l’exploitation du pipeline reliant les deux pays.

Il y a quelques jours, tout portait à croire que le processus d’exportation du pétrole brut du Niger vers le marché international progressait à grands pas. Comme le rapportait le journal numérique panafricain Confidentiel Afrique dans son édition du 6 mai 2024, un accord avait été trouvé entre les autorités nigériennes et béninoises sur le processus d’exportation du brut nigérien via Sèmé. Avec cette décision du gouvernement béninois, les navires devant prendre le relais pour l’exportation sont bloqués.

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Le Bénin héberge 675 km du pipeline sur une longueur totale de 1980 km. Ce projet devrait lui rapporter environ 300 milliards de francs CFA de recettes fiscales sur 20 ans. Cet accord devrait permettre au Niger d’augmenter sa capacité de production de pétrole de 90.000 barils à 110 000 barils par jour. En outre, cette infrastructure a créé au moins 3000 emplois dans les deux pays. Les autorités béninoises n’ont fait aucun commentaire dans les médias.
Avec ce blocus inattendu, le Niger ne pourra pas bénéficier des 400 millions de dollars avancés par les Chinois, surtout après le refus des autorités de faire transiter cette somme par les comptes du trésor français.

Sonia Feugap