Les assises nationales recommandent aussi la dissolution des partis existants et l’élaboration d’une nouvelle charte des partis politiques.
Les assises nationales du Niger ont conclu leurs travaux le 19 février en proposant une transition de cinq ans, renouvelables, suite au coup d’État de 2023. Ce délai vise à conduire la transition en cours et à permettre aux dirigeants du régime militaire de se présenter aux futures élections. Me Bibata Niandou, participante à l’événement, précise que la « refondation », terme désormais utilisé pour désigner cette transition, va durer 60 mois à partir de l’adoption de la Charte, une proposition officiellement relayée en direct par la télévision d’État.

Les recommandations des assises précisent que la durée de la transition pourra évoluer en fonction de la situation sécuritaire et de l’agenda de la Confédération des États du Sahel (CES), une organisation réunissant le Niger, le Mali et le Burkina Faso, tous dirigés par des juntes militaires. Mamoudou Harouna Djingarey, président des assises, a également évoqué la possibilité pour les dirigeants de la transition de se présenter aux prochaines élections.

Les réformes politiques et l’amnistie proposées
Les propositions incluent également des mesures pour garantir un cadre républicain et démocratique, avec l’attribution du titre de président de la République au général Abdourahamane Tiani, l’actuel président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie. La dissolution des partis politiques existants, dont les activités sont suspendues, et l’élaboration d’une nouvelle charte des partis politiques font aussi partie des recommandations.
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Par ailleurs, une amnistie pour les auteurs du coup d’État du 26 juillet 2023, qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, est proposée. Des « grâces » sont aussi envisagées pour certains militaires condamnés pour tentatives de déstabilisation au cours des dix dernières années.

La validation des recommandations
La cérémonie s’est tenue en présence du général Abdourahamane Tiani, actuel chef du régime militaire du Niger, qui doit valider cette proposition. Il a salué cette initiative comme un « nouveau départ » pour le pays, affirmant qu’il continuerait à jouer son rôle sans faiblesse. Les assises, qui se sont déroulées du 15 au 19 février et ont réuni 716 participants civils et militaires, ont permis de fixer la durée de la transition.
Lire :Niger : la durée de la transition en débat du 15 au 19 février
Des concertations préparatoires à ces assises ont eu lieu en début d’année dans les huit régions du pays. Le régime militaire avait promis un retour à l’ordre constitutionnel « dans les meilleurs délais ». Notons que certains médias étrangers n’ont pas été accrédités pour couvrir l’événement.
Notre Afrik avec AFP