Liberté de la presse

Éthiopie : sept journalistes interpellés dans le cadre d’une enquête liée au terrorisme

POLITIQUE
Publié le 10 avril 2025
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Ces journalistes d’un média privé sont détenus depuis fin mars et font l’objet d’une enquête pour terrorisme après la diffusion d’un témoignage sensible sur la chaîne EBS.

Pour le Committee to Protect Journalists (CPJ), cette arrestation soulève de sérieuses inquiétudes sur la liberté de la presse dans un pays où la répression des voix critiques reste fréquente.

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Une enquête controversée aux airs de représailles

Tout est parti d’un programme diffusé sur la chaîne Ethiopian Broadcasting Service (EBS). Une femme y affirmait avoir été enlevée et violée par des hommes en uniforme militaire, alors qu’elle était étudiante, en 2020. Une déclaration choc, aussitôt reprise, puis… démentie. En effet, elle est revenue sur ses propos à la télévision publique. Le fondateur d’EBS a présenté ses excuses et reconnu que les accusations étaient infondées. Trop tard, visiblement, l’affaire avait déjà pris une tournure judiciaire.

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Selon le Committee to Protect Journalists (CPJ), au moins sept journalistes impliqués dans la production ou la diffusion de l’émission ont été arrêtés. Tous sont désormais poursuivis pour terrorisme. Les charges sont lourdes; incitation au conflit, atteinte à l’ordre constitutionnel, collusion présumée avec des milices issues de la région Amhara.

Une liberté de la presse sous pression

Pour le CPJ, cette réaction est démesurée. En effet, l’organisation dénonce une attaque directe contre le journalisme. Elle rappelle qu’EBS avait déjà été sanctionnée par les autorités de régulation, et que des poursuites pénales ne devraient pas s’ajouter à des sanctions administratives.

L’Éthiopie est régulièrement pointée du doigt pour la répression de la presse et des voix dissidentes. Avec ses 130 millions d’habitants, le pays reste l’un des plus influents d’Afrique de l’Est. Pourtant, il occupe une place modeste, 141e sur 180 dans le classement 2024 de Reporters sans frontières. Un système médiatique encore verrouillé, malgré des progrès notés depuis la chute de l’ancien régime.

Lire : Burkina Faso : les journalistes dénoncent de nombreuses atteintes à la liberté d’expression

L’image du Premier ministre Abiy Ahmed, autrefois perçu comme un réformateur après avoir reçu le prix Nobel de la paix en 2019, a été écornée. Notamment à cause de la guerre au Tigré, un conflit sanglant qui a ravagé le nord du pays entre 2020 et 2022. Les cicatrices sont encore fraîches. Et la liberté d’informer, elle, semble encore sous étroite surveillance.

Notre Afrik avec Afp

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