La comparution du maître coranique poursuivi pour séquestration et violences infligées à un enfant talibé de 13 ans a été examinée au fond ce 19 novembre 2025. La chambre correctionnelle du tribunal de grande instance (TGI) Ouaga 1 s’est déclarée incompétente pour connaître de l’affaire, estimant que les faits relèvent de la matière criminelle.
C’est le 12 novembre que l’affaire impliquant Amidou Amadou et son talibé de 13 ans, séquestré, ligoté et privé de nourriture par son maître coranique au quartier Sakoula de Ouagadougou pour une somme d’argent non rapportée, a été rendue publique dans un communiqué du procureur du Faso près le TGI Ouaga 1, Blaise Bazié. Selon ce document publié sur la page officielle du ministère en charge de la Justice, «un enfant talibé de treize ans a été séquestré, ligoté et privé de nourriture par son maître coranique au quartier Sakoula de Ouagadougou pour une somme d’argent non rapportée». Les sévices subis ont entraîné «une putréfaction avancée des deux mains, nécessitant une intervention médicale d’urgence pour éviter une amputation».

Un dossier plus grave que prévu
Le maître coranique mis en cause, Amidou Amadou, avait été interpellé puis placé sous mandat de dépôt pour des faits de séquestration, torture, et coups et blessures volontaires. Présenté à la barre le mercredi 19 novembre 2025, il devait répondre des chefs de séquestration et de coups et blessures volontaires.

Mais la chambre correctionnelle a estimé que l’infraction de séquestration, lorsqu’elle est accompagnée d’actes de violence ou de torture, «entre dans le champ criminel». Elle s’est donc déclarée incompétente pour juger l’affaire, puisqu’elle n’est habilitée qu’à traiter les délits, et non les crimes.
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Le parquet explique les enjeux juridiques
Le parquet a précisé les implications de cette décision. «La juridiction devant laquelle nous avons traduit monsieur Amidou Amadou est une juridiction correctionnelle. Elle ne peut pas connaitre de cette affaire», a déclaré Pacome Désiré Yelemcouré, substitut du procureur du Faso près du tribunal de grande instance de Ouaga 1. «Si le ministère public décide de saisir nos juridictions, ce sera la chambre criminelle», a rajouté l’homme de loi.
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Cependant, la procédure se poursuit. Le substitut du procureur a rappelé que plusieurs options restent ouvertes : saisir la chambre criminelle, compétente pour juger les crimes, procéder à une correctionnalisation, en requalifiant les faits pour qu’ils relèvent à nouveau du tribunal correctionnel, ou saisir à nouveau le tribunal correctionnel selon la qualification retenue. «Ce n’est pas la fin de la procédure», a insisté le parquet. En attendant la décision définitive du ministère public, le dossier demeure ouvert et l’instruction se poursuit.







