Bénin : le député guadeloupéen Olivier Serva obtient la nationalité béninoise

Bénin : le député guadeloupéen Olivier Serva obtient la nationalité béninoise

Le député du groupe Liot à l’Assemblée nationale explique cette démarche par une volonté à la fois de renouer avec son héritage africain et de dénoncer la montée des discours empreints de xénophobie qu’ils perçoivent comme de plus en plus fréquents en France.

Le député guadeloupéen Olivier Serva, membre du groupe Liot à l’Assemblée nationale, a récemment obtenu la nationalité béninoise. Un choix à la fois symbolique et politique, qu’il justifie par un double désir de se reconnecter à ses racines africaines et de s’élever contre les discours xénophobes qu’il estime en recrudescence en France.

Dans une interview accordée au média « Libération », l’élu affirme vouloir porter haut et fort son héritage africain. « En tant que parlementaire français, je tiens à dire avec fierté à mes collègues, mais aussi à l’ensemble du pays, que je suis fier d’être également africain », déclare-t-il. C’est ce sentiment d’appartenance qui l’a conduit à entreprendre les démarches pour obtenir la nationalité béninoise, laquelle lui a été officiellement accordée le 21 mai par décret présidentiel signé de la main du chef de l’État béninois, Patrice Talon.

Sur les traces de ses ancêtres

Pour étayer son lien avec le Bénin, Olivier Serva a mené des recherches généalogiques approfondies, appuyées par des tests ADN. Ces investigations ont révélé que ses ancêtres étaient originaires de l’ancien royaume du Dahomey, situé sur le territoire de l’actuel Bénin. C’est ainsi qu’en janvier, lors de son premier séjour en Afrique subsaharienne, le député a foulé pour la première fois le sol de ce pays chargé d’histoire.

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Parmi les moments les plus marquants de ce voyage, le député évoque sa visite à Ouidah, et en particulier la « route des esclaves » menant à la « Porte du Non-Retour ». Ce lieu emblématique, d’où des milliers de captifs africains furent embarqués vers les Amériques, l’a profondément bouleversé. « Imaginer que mes aïeux ont pu passer par là… j’en suis sorti transformé », confie-t-il.

Une réponse à la montée des discours hostiles

De retour en métropole, Olivier Serva ne cache pas son inquiétude face à ce qu’il décrit comme une banalisation des propos racistes dans le débat public. Il dénonce l’usage de termes comme « Français de papiers », « submersion migratoire » ou encore « mexicanisation ». Selon lui, « la France traverse une période de doute et cherche des coupables. L’étranger devient alors le bouc émissaire idéal ».

Lire : Reconnaissance : le Bénin accorde la nationalité à trois Afro-descendants

Olivier Serva rejoint ainsi d’autres personnalités afro-descendantes ayant obtenu la nationalité béninoise, à l’instar de la chanteuse américaine Ciara. À 51 ans, son geste s’inscrit dans une volonté plus large de réappropriation culturelle et de réaffirmation identitaire. Lors de sa visite au Bénin, il a été frappé par le dynamisme du pays : « C’est un territoire en pleine mutation, avec une énergie remarquable malgré les défis », a-t-il souligné.

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