CEMAC

Tchad : une étape majeure vers la stabilité et la diversification économique

ECONOMIE
Publié le 30 octobre 2024
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Le 28 octobre 2024, le Tchad a obtenu sa première notation de crédit de l’agence Standard & Poor’s, avec une évaluation de « B-/B » et une perspective stable. 

La République du Tchad marque un tournant dans sa trajectoire économique avec l’obtention de sa première notation de crédit par l’agence Standard & Poor’s (S&P), une initiative qui propulse le pays sur la scène financière internationale. Avec une notation de « B-/B » assortie d’une perspective stable, le Tchad décroche la plus haute évaluation jamais accordée dans la zone CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale), confirmant ainsi sa volonté de diversifier et renforcer son économie.

Siège de l’agence Standard & Poor’s

Cette notation inaugurale, selon S&P, repose sur plusieurs facteurs favorables. En premier lieu, elle reflète les solides perspectives de croissance du Tchad, portées par une dynamique positive dans le secteur pétrolier. Toutefois, le gouvernement tchadien ne se repose pas uniquement sur cette manne pétrolière, bien que celle-ci demeure une composante majeure de l’économie nationale. Depuis plusieurs années, des réformes stratégiques ont été mises en œuvre pour diversifier l’économie, notamment en soutenant le développement des secteurs agricole et de l’élevage. Ces initiatives visent à créer un socle économique plus résilient face aux fluctuations des cours du pétrole, réduisant ainsi la vulnérabilité du pays aux chocs externes.

Gestion de la dette publique

Par ailleurs, la notation de S&P met en avant la gestion modérée de la dette publique tchadienne, ainsi que les réformes fiscales entreprises par le gouvernement pour améliorer les revenus non-pétroliers. Ces mesures, associées à une structure de dette favorable, renforcent la confiance des investisseurs et permettent au pays de bénéficier d’un momentum positif en matière de crédit. L’agence souligne également les relations de confiance que le Tchad entretient avec ses partenaires internationaux, relations qui assurent une certaine stabilité macroéconomique. L’appartenance du Tchad à la CEMAC constitue aussi un atout pour le pays, en garantissant un cadre de coopération et de soutien multilatéral.

Néanmoins, cette notation est aussi accompagnée d’une mise en garde : les perspectives économiques du Tchad restent confrontées à certains défis. Le poids du secteur pétrolier dans l’économie nationale présente un risque persistant. Pour y pallier, le gouvernement mène d’importants efforts dans le développement des infrastructures, que ce soit dans les secteurs des transports, de l’eau ou de l’énergie. En parallèle, des investissements sont réalisés dans le capital humain, élément essentiel pour diversifier davantage l’économie et assurer une croissance durable. Ces réformes, en ligne avec les recommandations de S&P, devraient permettre de soutenir le crédit du Tchad à moyen terme.

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L’attribution de cette notation de crédit représente une avancée majeure pour le Tchad. Elle témoigne des progrès accomplis en matière de transparence économique et de viabilité budgétaire, notamment après la restructuration de la dette externe dans le cadre du Cadre Commun, ainsi que la restauration de l’ordre constitutionnel grâce à un dialogue national inclusif. Ces efforts ouvrent la voie à une diversification des financements, indispensable pour stimuler la trajectoire de développement du pays.

Lire : Échanges commerciaux : la BEAC prône l’import-substitution pour réduire la dépendance des États

Avec cette reconnaissance, le Tchad envisage d’accélérer la mise en œuvre de son Plan national de développement (PND). Celui-ci vise à moderniser les infrastructures, à renforcer le capital humain et surtout, à diversifier l’économie pour la rendre moins dépendante du secteur pétrolier. Ce plan d’action ambitieux nécessite des ressources importantes, et cette première notation de crédit constitue un levier pour mobiliser les fonds nécessaires.

Simon Pierre ETOUNDI

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