L’usine dirigée par l’Association pour le développement socio-économique Raikina produit actuellement entre 7 et 9 tonnes par jour.
Près de N’Djamena, la capitale tchadienne, une poussière sombre flotte dans l’air alors que les températures avoisinent les 45°C. C’est dans ces conditions que l’Association pour le développement socio-économique Raikina (Adser) développe une alternative locale aux énergies traditionnelles, un charbon dit « écologique » fabriqué à partir de résidus végétaux. Tiges de mil, rafles de maïs, palmes de rônier ou encore tiges de sésame, ces déchets agricoles, souvent inutilisés, sont carbonisés, broyés puis mélangés à de la gomme arabique, pour faciliter l’allumage, et à de l’argile afin de ralentir la combustion.
Un charbon plus propre et plus durable
Selon Ousmane Alhadj Oumarou, directeur technique d’Adser, ce charbon alternatif présente plusieurs avantages. En effet, le charbon donne moins d’émanations toxiques, il ne salit pas les ustensiles de cuisine, il brûle plus longtemps que le charbon de bois classique et possède une forte capacité calorifique. Même si le terme « écologique » est débattu, notamment par Souleymane Adam Adey, chercheur à l’université de N’Djamena, ce dernier admet que ce charbon contribue à préserver les forêts, en évitant l’abattage d’arbres. « Il émet du CO₂, certes, mais en quantité bien moindre que le charbon de bois traditionnel », précise-t-il. À l’avenir, il imagine une production à grande échelle basée sur la culture de bambou, comme au Kenya.
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Une réponse à la déforestation massive
En Afrique, le charbon reste la principale source d’énergie pour cuisiner. Au Tchad, l’impact est dramatique : plus de 90 % des forêts ont disparu depuis les années 1970 à cause de la surexploitation et du changement climatique. La situation s’aggrave encore dans l’est du pays, où la pression sur les ressources s’intensifie avec l’arrivée massive de réfugiés soudanais depuis 2023 – plus de 800 000 personnes selon les données officielles. Pour répondre à cette urgence écologique, Adser mise sur une production durable. « Un kilo de charbon écologique évite de couper six kilos de bois vert », affirme Ousmane Alhadj Oumarou.
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Une filière encore balbutiante
Avec un investissement initial de 200 millions de Fcfa (environ 300 000 euros), le projet a attiré l’attention de la Banque mondiale, qui achète le charbon au prix de 750 francs CFA le kilo (plus d’un euro). Le charbon est pour l’instant distribué dans des camps de réfugiés par le HCR, mais Adser espère bientôt élargir sa clientèle à tout le territoire. L’usine produit actuellement entre 7 et 9 tonnes par jour. Pour développer la filière à grande échelle, il faudrait baisser les prix à 350-500 Fcfa par kilo, estime Ismaël Hamid, directeur de l’ONG. Il ambitionne de construire deux nouvelles lignes de production et un centre de carbonisation, pour atteindre une production de 300 tonnes mensuelles. Mais selon lui, il faudrait décupler la production pour répondre à la demande nationale.
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Jusqu’à présent, seule une autre entreprise, Karo Entreprise, produit un charbon similaire, vendu à 300 francs CFA le kilo avec une production de 255 tonnes en 2024. Les acteurs du secteur appellent désormais les autorités à accompagner cette transition. « Le charbon écologique doit être subventionné pour être accessible à tous », plaide Ismaël Hamid. Une position partagée par le ministre de l’Environnement, Hassan Bakhit Djamous, qui envisage des exonérations fiscales et l’élaboration d’une politique nationale de soutien à la filière. « Le charbon écologique représente une solution d’avenir pour notre pays, en première ligne face à la désertification sahélienne », conclut le ministre.
Notre Afrik avec AFP
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