Elu sur la base d’une promesse de rupture, le plus jeune président de l’histoire du Sénégal continue l’apprentissage du pouvoir à l’ombre de son mentor et chef du gouvernement, Ousmane Sonko. Les deux hommes commencent à essuyer les premières critiques de l’opposition.
Les Sénégalais ont élu un, mais auront deux présidents. Cette phrase répétée par certains analystes, dès l’officialisation de la victoire de Bassirou Diomaye Faye, le 24 mars dernier, s’est avérée juste à l’exercice du pouvoir. Durant ces trois premiers mois, le tandem affiche une réelle complicité, jusque dans le code vestimentaire. Les rôles semblent être répartis comme suit : le président s’occupe de la diplomatie et de la défense, le Premier ministre de tout le reste. Mais même dans les domaines dévolus au chef de l’État, Sonko a souvent attiré la lumière. Peut-être à son corps défendant. On l’a ainsi vu recevoir des ambassadeurs ou des personnalités étrangères en visite au Sénégal. C’est sur demande du président de la République, a-t-il précisé.
De son côté, le président a multiplié les visites à l’extérieur du pays. Une politique de bon voisinage qui l’a conduit en Mauritanie, en Gambie, en Guinée-Bissau, Côte d’Ivoire, au Cap Vert, Ghana, Mali, Guinée, Burkina Faso, Nigeria, en Sierra Leone et tout récemment en France. Plus d’une dizaine de pays visités en à peine trois mois d’exercice du pouvoir. Il a décliné l’invitation à rejoindre l’Alliance des États du Sahel (AES), marquant sa préférence pour une revitalisation de la CEDEAO. Il s’est également gardé, lors de sa visite à Abidjan, de réitérer publiquement sa promesse de sortir du franc CFA.
Relative discrétion au plan interne
Un activisme sur la scène régionale qui tranche avec sa relative discrétion au plan interne. Hormis quelques visites auprès des chefs religieux et des rencontres publiques qu’il a présidées, le nouveau président n’est pas encore réellement allé au contact de son peuple. Ses partisans veulent voir derrière cette timidité une « force tranquille », voire un nouveau style de gouvernement qui tranche avec l’hyperprésidentialisme auquel les Sénégalais sont habitués depuis Senghor. Mais la nouvelle opposition estime qu’il est « confiné » au palais. « Diomaye règne mais il ne gouverne pas. Il signe, mais ce n’est pas lui qui prend les décisions », accuse l’ancien ministre de Macky Sall, Yoro Dia, le comparant au roi d’Angleterre. Pour lui, c’est la première fois qu’on voit un Premier ministre faire des injonctions au président de la République. « Il a été plébiscité par les jeunes, mais au lieu d’utiliser cette énergie pour lancer de grands travaux, donner de nouvelles orientations, il laisse son Premier ministre pirater cette énergie pour des règlements de comptes personnels », dit-il.
Diviser le tandem
Si l’opposition a choisi cet angle d’attaque – essayer de diviser le tandem – c’est qu’elle est en mal d’arguments, répond Ousmane Sonko. « La mère de la mère de celui qui va séparer Sonko et Diomaye n’est pas encore née », a-t-il déclaré lors d’une conférence devant les jeunes de son parti début juin au Grand Théâtre à Dakar. En tant que chef du parti au pouvoir (Pastef) et du gouvernement, il est parfaitement dans son rôle en montant au créneau pour répondre à ces attaques. Mais paradoxalement, cela ne fait que renforcer le constat selon lequel il tire trop la lumière au point d’éclipser le président.
Le président sénégalais en compagnie du Premier Ministre
A force de monopoliser la parole Sonko a fini par créer une crise là où il n’y en avait pas. En trainant les pieds pour faire sa déclaration de politique générale devant le parlement désormais dominé par l’opposition fidèle à Macky Sall – il a même suggéré de la faire devant un jury populaire – le chef du gouvernement a fini par brusquer les élus. En représailles à ces « propos discourtois », le bureau de l’Assemblée nationale a reporté sine die le débat d’orientation budgétaire qui était prévu ce 29 juin. Le nouveau pouvoir agite la menace de la dissolution du parlement. L’opposition, elle, envisage de voter une loi pour l’en empêcher. Dans ce jeu de poker menteur, pour ne pas dire de crise ouverte entre les deux institutions, difficile de prédire qui va l’emporter.
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Mais c’est surtout sur le plan économique que les attentes sont les plus pressantes. Comme promis, le nouveau pouvoir a annoncé une baisse des prix de certaines denrées de première nécessité. Mais comme les précédentes mesures de ce genre, on doute que cela puisse réellement soulager le pouvoir d’achat des ménages. De même, l’épineuse question de l’emploi, une autre promesse électorale, reste entière. Même si ce n’est pas une question qui se règle en un jour, les jeunes qui ont majoritairement voté pour le changement attendent rapidement des initiatives. En mode rodage, le tandem bénéficie pour le moment de l’état de grâce. Mais pour combien de temps encore ?
Suzanne Chevalier
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