Cette décision, qui intervient après la levée des sanctions de la CEDEAO, salue la gestion rigoureuse de l’institution dans un environnement marqué par des incertitudes politiques et économiques.
L’agence de notation Moody’s a confirmé la solidité de la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD) en maintenant sa note à Baa1 avec une perspective stable. Cette nouvelle est le résultat d’une gestion prudente de la part de la banque, qui a su s’adapter à un environnement complexe, marqué par les crises politiques dans la région du Sahel et les sanctions économiques imposées à certains pays de l’UEMOA.
Serge Ekue, Président de la BOAD
Ce maintien de la note par Moody’s s’explique en grande partie par la résilience démontrée par la BOAD, notamment grâce à l’amélioration de sa liquidité. La banque a vu son taux de liquidité passer de 90,4 % en 2022 à 144 % en 2023, une performance en ligne avec les meilleures pratiques des banques de développement internationales. Cette solidité permet à la BOAD de couvrir ses engagements financiers pour les 18 prochains mois, ce qui rassure ses partenaires et investisseurs.
Effet de la levée des sanctions sur les pays AES
L’un des éléments clés ayant contribué à cette amélioration est la levée des sanctions de la CEDEAO sur les pays AES (Niger, Mali, Burkina Faso) en février 2024. Ces sanctions, imposées en 2023, avaient engendré d’importants arriérés de paiement, atteignant plus de 300 milliards de FCFA (soit 500 millions de dollars). Pour la BOAD, cela se traduisait par des arriérés de 34,2 milliards de FCFA, soit 2,9 % de ses fonds propres utilisables. La levée des sanctions a permis au Niger, au Mali et au Burkina Faso de commencer à apurer ces dettes, ce qui a allégé la pression sur les comptes de la banque. Le Niger, par exemple, a déjà remboursé 50 % de ses arriérés envers la BOAD, et un plan de remboursement pour le reste a été mis en place.
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Toutefois, Moody’s met en garde contre la persistance des risques liés à l’instabilité régionale. La BOAD reste fortement exposée aux risques politiques et sécuritaires dans le Sahel, notamment en raison de la part importante de son portefeuille de prêts dans les pays AES, qui représentait 32 % à la fin de 2023. Bien que la levée des sanctions ait contribué à réduire les risques financiers, la volatilité politique et les tensions sécuritaires dans ces régions demeurent des sources d’inquiétude.
La vulnérabilité environnementale et mesures d’atténuation
Par ailleurs, l’agence de notation souligne que les risques environnementaux, notamment ceux liés au climat, constituent une autre vulnérabilité pour la BOAD. De nombreux emprunteurs de la banque opèrent dans des secteurs agricoles fortement dépendants des conditions climatiques. La BOAD a toutefois pris des mesures pour atténuer ces risques, en recourant à des outils d’amélioration du crédit, renforçant ainsi la résilience de son portefeuille face aux chocs climatiques.
Lire : Economie : la BOAD à la pointe de l’innovation financière pour un développement inclusif
Malgré ces défis, Moody’s reste confiante dans la capacité de la BOAD à maintenir sa stabilité financière, grâce à l’appui constant de ses actionnaires, notamment la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Cette dernière assure un accès au refinancement en cas de besoin, garantissant ainsi une solidité accrue.
Notre Afrik
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