Le calendrier électoral a été chamboulé par la prolongation de douze mois des mandats des députés et des conseillers municipaux. Cette situation soulève des questions et des inquiétudes, alors que de nombreux Camerounais aspirent à une alternance politique.
La prorogation des mandats des députés et des conseillers municipaux était attendue par une grande partie de la classe politique camerounaise. Cette extension de douze mois intervient à un moment crucial, où les mandats actuels devaient se terminer bientôt. La conséquence immédiate de cette prorogation est l’inversion du calendrier électoral, une situation redoutée par de nombreux acteurs politiques, en particulier ceux de l’opposition.
Initialement, les élections locales, législatives et municipales devaient avoir lieu en mars 2025, suivies de l’élection présidentielle prévue pour octobre de la même année. L’inversion de ce calendrier électoral crée une incertitude stratégique pour les partis politiques, notamment pour le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto, qui avait boycotté les élections de 2020. Sans élus actuellement en place, le MRC se trouve dans une position difficile, car disposer d’élus est une condition quasi indispensable pour la perspective d’une candidature à l’élection présidentielle.
Manœuvres politiques ou réformes nécessaires ?
Pour certains analystes, cette prorogation n’est rien d’autre qu’une manœuvre politique visant à écarter certains adversaires de la course à l’élection présidentielle de 2025. En retardant les élections locales et législatives, le pouvoir en place pourrait chercher à renforcer sa position en affaiblissant l’opposition. Ces tactiques, si elles sont avérées, risquent d’aggraver les tensions politiques et d’éroder davantage la confiance des Camerounais dans le processus électoral.
Défilé des civils
D’autres voix estiment cependant que cette prorogation pourrait offrir une opportunité pour mieux préparer les prochaines élections et garantir une organisation plus transparente et équitable. Dans un pays où les élections sont souvent entachées de controverses et d’irrégularités, une période supplémentaire de préparation pourrait permettre d’améliorer les conditions de vote et de renforcer les institutions démocratiques.
Un désir croissant d’alternance
Le désir d’alternance politique parmi les Camerounais est en tout cas palpable. Après des décennies de domination du RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais) et de Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, la population aspire à un changement significatif. Les jeunes, en particulier, montrent un intérêt croissant pour la politique et une volonté de participer activement à la vie publique. Et cette énergie doit être canalisée de manière constructive pour favoriser un renouvellement politique pacifique et démocratique.
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Au cours des derniers mois, les mouvements citoyens, les organisations de la société civile et les partis politiques ont mobilisé les électeurs pour qu’ils s’inscrivent sur les listes électorales. Par ailleurs, ils ont invité les Camerounais à s’impliquer davantage en surveillant le processus électoral. Et les rendez-vous électoraux prévus en 2025 sont dans tous les esprits depuis de longs mois avec comme principale interrogation pour des millions de Camerounais : Paul Biya (92 ans en février 2025) va-t-il briguer un nouveau mandat ? Rien n’est moins sûr.
Scénarios prospectifs
Sur le plan politique, plusieurs scénarios peuvent être envisagés pour l’avenir du Cameroun. La prorogation des mandats pourrait soit exacerber les tensions politiques, soit offrir une opportunité pour des réformes électorales substantielles. Dans le premier cas, une opposition affaiblie et fragmentée pourrait mener à une domination continue du parti au pouvoir, avec un risque accru de mécontentement populaire et de manifestations.
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Dans le second cas, une préparation adéquate et des réformes électorales transparentes pourraient renforcer la légitimité du processus électoral et favoriser une transition pacifique. Une chose est certaine, c’est que le Cameroun se trouve à un tournant critique de son histoire politique. La prorogation des mandats des députés et conseillers municipaux, bien que source d’incertitudes, pourrait être une opportunité pour repenser le système électoral et répondre aux aspirations d’alternance des Camerounais. Et pour que cette transition soit réussie, il est impératif que toutes les parties prenantes s’engagent dans un dialogue constructif et que des mesures concrètes soient prises pour garantir des élections libres, transparentes et équitables. Mais depuis quelque temps, on n’est loin du compte. Gouvernement et opposition échangent des propos aigres-doux par médias interposés. Et bien malin qui pourrait dire ce qu’il adviendra du processus électoral qui suscite déjà une poussée de fièvre chez les Camerounais.
Abdoulaye Yero
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