Libertés publiques

Burkina Faso : la société civile alerte sur la répression des libertés

POLITIQUE
image goes here
Notre Afrik
Publié le 16 avril 2025
post image

Dans une déclaration conjointe, plusieurs organisations et figures de la société civile africaine tirent la sonnette d’alarme sur la situation alarmante des libertés publiques dans ce pays d’Afrique de l’ouest.

Répression des journalistes, enlèvements arbitraires, dissolution d’associations, le régime de la junte militaire dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré semble déterminé à étouffer toute voix critique. Pour la société civile, l’un des symboles les plus révélateurs de cette dérive autoritaire reste la mise en scène, le 5 avril 2025, de trois journalistes burkinabè, Guézouma Sanogo, Boukari Ouoba et Luc Pagbelguem filmés en treillis militaire, prétendument mobilisés pour couvrir la lutte contre le terrorisme. En réalité, ces journalistes avaient été enlevés entre le 24 et le 25 mars, quelques jours seulement après avoir dénoncé, lors d’une assemblée générale de l’Association des Journalistes du Burkina (AJB), l’ingérence croissante du pouvoir dans les médias.

Téléchargez l’application pour ne rien rater de l’actualité

Téléchargez l’application pour ne rien rater de l’actualité

L’affaire ne s’arrête pas là car, le lendemain de ces enlèvements, l’AJB a été dissoute par les autorités, sous prétexte d’une irrégularité administrative datant de 2015. Une décision jugée par les observateurs comme une tentative manifeste de faire taire les voix journalistiques les plus influentes du pays. D’autres figures de la presse ont également disparu ou été arrêtées ces derniers mois, à l’instar d’Atiana Serges Oulon, Bienvenu Apiou, James Dembélé ou encore Mamadou Ali Compaoré.

Des militants civiques muselés

La répression dépasse largement le cadre médiatique. Le 30 mars 2025, Ousmane Lankoande, secrétaire exécutif du mouvement citoyen Balai Citoyen, a été enlevé à son retour d’un déplacement au Bénin. Quelques jours auparavant, Amadou Sawadogo, un autre membre du mouvement, avait subi le même sort. Tous deux sont toujours portés disparus. Quant à Guy Hervé Kam, avocat et cofondateur du Balai Citoyen, il croupit en prison depuis juillet 2024, sans jugement équitable, accusé de « complot » dans un flou juridique inquiétant.

📣 Ne manquez plus rien de l’actualité africaine en direct sur notre chaîne WHATSAPP

Autrefois salué pour la vitalité de sa société civile et de son paysage médiatique, le Burkina Faso sombre désormais dans une logique de répression systématique. Depuis la prise du pouvoir par Ibrahim Traoré en septembre 2022, les arrestations arbitraires, les fermetures de médias et l’exil forcé de militants se sont multipliés.

Un appel à la communauté internationale

Le 25 mai 2024, la junte a prolongé la transition pour cinq années supplémentaires, excluant les partis d’opposition des assises nationales et instaurant un critère de « patriotisme » pour toute participation politique. Le 1er avril 2025, Traoré a officiellement proclamé la fin de la démocratie, appelant à une « révolution populaire progressiste ».

Malgré une situation sécuritaire critique le pays étant en tête de l’Indice mondial du terrorisme 2025, les organisations de la société civile rappellent que cela ne saurait justifier la violation des droits fondamentaux. Elles exigent la libération immédiate des journalistes et militants détenus, la fin des répressions, la réouverture de l’espace civique, et le respect de la Charte de transition.

Lire : Burkina Faso : Human Rights Watch exige la libération des trois journalistes arrêtés le 24 mars

Elles interpellent également le médiateur de la CEDEAO pour l’Alliance des États du Sahel, l’ancien président ghanéen John Dramani Mahama, à faire de cette crise une priorité diplomatique.

Parmi les signataires de cette déclaration conjointe, on retrouve des figures et organisations majeures telles qu’AfricTivistes, AfrikaJom Center, WADEMOS, CDD-Ghana, Article 19 Afrique de l’Ouest, Africans Rising et le Réseau Africain de Droit Constitutionnel. Des personnalités comme Alioune Tine, Ibrahima Kane, Deji Adejanyu, Salieu Taal, Fovi Katakou, Nerima Wako Ojiwa et Elorm Ababio ont également apporté leur soutien.

Articles similaires

élection
image goes here
POLITIQUE

Lors d’une conférence à conakry, le premier ministre indique que l’étude du calendrier est en cours et que la principale difficulté concerne la constitution et le fichier électoral le premier ministre guinéen, amadou oury bah, a annoncé ce mercredi 5 mars qu’un référendum constitutionnel, ainsi que des élections présidentielle et législatives, se tiendront en 2025....

Diplomatie
image goes here
POLITIQUE

Félix tshisekedi de la république démocratique du congo et son homologue rwandais paul kagame se sont vus ce mardi à doha et ont réaffirmé leur soutien à un cessez-le-feu, d’après un communiqué conjoint publié à l’issue de la rencontre. téléchargez l’application pour ne rien rater de l’actualité félix tshisekedi et paul kagame ont rencontré l’émir...

Élections Tchad
image goes here
POLITIQUE

Ancien chef de l’assemblée nationale, il a occupé plusieurs fonctions importantes dans les trois dernières décennies. le tchad a officiellement instauré son premier sénat ce vendredi 7 mars 2025. lors d’une cérémonie solennelle, les 46 sénateurs élus le 25 février dernier, ainsi que les 23 sénateurs nommés le 4 mars par le président de la...

image goes here
POLITIQUE

Plusieurs ministres et le directeur du cabinet civil ont publié ce 8 octobre, des démentis sur ces rumeurs qui circulent de manière de plus en plus intense. la disparition de paul biya des radars depuis le 7 septembre a laissé place à une vague de spéculations concernant son état de santé. certains sont même allés...

logo
© 2025 All rights reserved. Powered by Samori Media Connection